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14/04/2012

Quand Bashung reprend Desnos : Jamais d'autre que toi

13/04/2012

Un cigarillo sous le libertango (rediffusion)

12722615.jpgLa nuit, puisqu'elle est quasiment celle d'hiver, est tombée depuis quelques heures.
Il est bientôt celle d'aller rejoindre Morphée.
Elle est celle que j'ai choisie. Comme très souvent.
Mais avant, j'ai envie de fumer un cigarillo.
Je sors le petit cendrier d'argent. Je le pose sur mon bureau.
J'éclaire le cigarillo. Je ne pense à rien.
J'écoute, en même temps, le libertango.
767188-a-brown-cigarillo-isolated-on-white.jpgUne méditation s'installe entre cigarillo et libertango.
Libertango, quel joli nom... Le tango de la liberté.
C'est sous le signe de la liberté que j'aime que ma vie soit rythmée.
Et le tango invite à prendre le temps de vivre.
Prendre le temps de vivre libre, c'est confectionner son bonheur.
A cet instant, il est présent, entre cigarillo et libertango.
C'est ce dernier qui s'achève en premier.
Le bonheur ne s'échappe pas pour autant, la liberté ne bat pas en retraite.
C'est bien là l'essentiel. Même après la fin du cigarillo, même après avoir rejoint mon lit... Louison-Antoine

12/04/2012

Que faire en cas d'inondation ? (rediffusion)

Lors d'une inondation, l'eau court, hante ! A partir de là, nous avons des gens à sauver, des bouées à distribuer. Naturellement des bouées de soft âge pour les plus jeunes d'entre eux. Je me fais maintenant remarquer qu'il est déjà dur de faire entrer un boudin dans une bouée, imaginez alors si, en raison des dégâts, le boudin tombe dans les pommes... Louison-Antoine

10/04/2012

Extrait de L'anarque (brouillon 2)

318368_2455255583521_1316031401_2939471_97045512_a.jpg[...] l’anarchiste s’intéresse à l’anarchisme sous son aspect politique, l’anarque quant à lui sous son aspect philosophique. Ils sont de cette façon tous deux amoureux de l’anarchie qui est la finalité de l’anarchisme. Mais le premier la veut fermement comme réalisation politique et collective alors que le second la veut d’abord comme réalisation philosophique et individuelle. Et l’anarque désire mesurer cette dernière réalisation comme réalité présente. En outre, il pense que le partage de sa posture peut encourager d’autres hommes à adopter la même et qu’au bout du compte c’est l’anarchie qui est promue.
Il semble naturel que son action se fasse d’abord au sein de son microcosme et dans le respect de la singularité de chacun. Action qui n’impose rien aux autres. Aussi, personne ne peut lui imposer quoi que ce soit. Du moins, jamais dans sa pensée. Otanès, partisan de la démocratie pour la Perse, prononça d’après Hérodote : « Je ne veux pas plus obéir à d’autres que commander. » Car si l’anarque se voit obéir, il sait qu’à tout moment il est capable de désobéir. Sa force mentale est de, par sa liberté réelle, suivre un chemin puis en changer à n’importe quel instant, selon son envie et sans oublier son éthique. En réalité, il ne suit aucun chemin hormis celui qui est construit à partir de ces précédentes liberté et éthique qui fondent sa posture. Louison-Antoine

08/04/2012

Sur la bourgeoise bohème. Philippe Muray par Fabrice Luchini

07/04/2012

Ce qui doit être dit, par Günter Grass. (Traduction)

1680503_3_994e_l-ecrivain-allemand-gunter-grass-le-21-mars_c1781620595e36eb6d6c8a601d03a1b5.jpgPourquoi je ne dis pas
pourquoi ai-je tu pendant trop longtemps
ce qui est pourtant évident
et a fait l’objet de tant de simulations
dans lesquelles nous, les survivants,
sommes au mieux des notes de bas de page.

On évoque le droit à une frappe préventive,
l’éradication du peuple iranien soumis,
tenu à une liesse sans joie par un fort en gueule,
sous prétexte que ce potentat construirait une bombe atomique.

Mais alors, pourquoi m’interdis-je
de nommer cet autre pays
qui dispose depuis des années,
certes dans le plus grand secret,
d’un potentiel nucléaire croissant
et échappant à tout contrôle,
puisque aucun contrôle n’est permis ?

Le silence général autour de ce fait établi,
ce silence auquel j’ai moi-même souscrit,
je le ressens comme un mensonge pesant,
une règle que l’on ne peut rompre
qu’au risque d’une peine lourde et infâmante :
le verdict d’antisémitisme est assez courant.

Mais aujourd’hui, alors que mon pays
coupable de crimes sans commune mesure,
pour lesquels il doit rendre des comptes encore et encore,
mon pays donc, dans un geste purement commercial,
certains parlent un peu vite de réparation,
s’en va livrer un nouveau sous-marin à Israël,
un engin dont la spécialité est d’envoyer
des ogives capables de détruire toute vie
là où l’existence de ne serait-ce qu’une seule
bombe nucléaire n’est pas prouvée,
mais où le soupçon tient lieu de preuve,
je dis ce qui doit être dit.

Pourquoi me suis-je tu aussi longtemps ?
Parce que je croyais que mes origines,
entachées par des crimes à jamais impardonnables,
m’interdisaient d’exprimer cette vérité,
d’oser reprocher ce fait à Israël,
un pays dont je suis et veux rester l’ami.

Pourquoi ne dis-je que maintenant,
vieux, dans un ultime soupir de mon stylo,
que la puissance nucléaire d’Israël
menace la paix mondiale déjà fragile ?
Parce qu’il faut dire maintenant
ce qui pourrait être trop tard demain,
et parce que nous, Allemands, avec le poids de notre passé,
pourrions devenir les complices d’une crime,
prévisible et donc impossible
à justifier avec les excuses habituelles.
Pourquoi je ne dis pas
pourquoi ai-je tu pendant trop longtemps
ce qui est pourtant évident
et a fait l’objet de tant de simulations
dans lesquelles nous, les survivants,
sommes au mieux des notes de bas de page.

On évoque le droit à une frappe préventive,
l’éradication du peuple iranien soumis,
tenu à une liesse sans joie par un fort en gueule,
sous prétexte que ce potentat construirait une bombe atomique.

Mais alors, pourquoi m’interdis-je
de nommer cet autre pays
qui dispose depuis des années,
certes dans le plus grand secret,
d’un potentiel nucléaire croissant
et échappant à tout contrôle,
puisque aucun contrôle n’est permis ?

Le silence général autour de ce fait établi,
ce silence auquel j’ai moi-même souscrit,
je le ressens comme un mensonge pesant,
une règle que l’on ne peut rompre
qu’au risque d’une peine lourde et infâmante :
le verdict d’antisémitisme est assez courant.

Mais aujourd’hui, alors que mon pays
coupable de crimes sans commune mesure,
pour lesquels il doit rendre des comptes encore et encore,
mon pays donc, dans un geste purement commercial,
certains parlent un peu vite de réparation,
s’en va livrer un nouveau sous-marin à Israël,
un engin dont la spécialité est d’envoyer
des ogives capables de détruire toute vie
là où l’existence de ne serait-ce qu’une seule
bombe nucléaire n’est pas prouvée,
mais où le soupçon tient lieu de preuve,
je dis ce qui doit être dit.

Pourquoi me suis-je tu aussi longtemps ?
Parce que je croyais que mes origines,
entachées par des crimes à jamais impardonnables,
m’interdisaient d’exprimer cette vérité,
d’oser reprocher ce fait à Israël,
un pays dont je suis et veux rester l’ami.

Pourquoi ne dis-je que maintenant,
vieux, dans un ultime soupir de mon stylo,
que la puissance nucléaire d’Israël
menace la paix mondiale déjà fragile ?
Parce qu’il faut dire maintenant
ce qui pourrait être trop tard demain,
et parce que nous, Allemands, avec le poids de notre passé,
pourrions devenir les complices d’une crime,
prévisible et donc impossible
à justifier avec les excuses habituelles.

Je dois l’admettre aussi, je ne me tairai plus
parce que j’en ai assez de l’hypocrisie de l’Occident
et j’espère que nombreux seront ceux
prêts à se libérer des chaînes du silence,
pour appeler l’auteur d’une menace évidente
à renoncer à la violence tout en exigeant
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel atomique israélien
et des installations nucléaires iraniennes
par une instance internationale
acceptée par les deux gouvernements.

Ce n’est qu’ainsi que pourrons aider
les Israéliens et les Palestiniens,
mieux encore, tous les peuples,
frères ennemis vivant côte à côte
dans cette région guettée par la folie meurtrière,
et en fin de compte nous-mêmes.

Je dois l’admettre aussi, je ne me tairai plus
parce que j’en ai assez de l’hypocrisie de l’Occident
et j’espère que nombreux seront ceux
prêts à se libérer des chaînes du silence,
pour appeler l’auteur d’une menace évidente
à renoncer à la violence tout en exigeant
un contrôle permanent et sans entraves
du potentiel atomique israélien
et des installations nucléaires iraniennes
par une instance internationale
acceptée par les deux gouvernements.

Ce n’est qu’ainsi que pourrons aider
les Israéliens et les Palestiniens,
mieux encore, tous les peuples,
frères ennemis vivant côte à côte
dans cette région guettée par la folie meurtrière,
et en fin de compte nous-mêmes.

Günter Grass - Ce qui doit être dit

06/04/2012

Bakounine visionnaire ?

portrait-de-bakounine-gd.jpgL'« État a toujours été le patrimoine d'une certaine classe privilégiée : « une classe sacerdotale, une classe aristocratique, une classe bourgeoise. En définitive, lorsque toutes les autres classes se seront épuisées, l'État deviendra le patrimoine de la classe bureaucratique pour finalement tomber — ou, si vous préférez, atteindra la position d'une machine. » Mikhail Bakounine

05/04/2012

Sur la pauvreté et la richesse financière, par Chimel Serres

04/04/2012

Pour les fans de musique punk, post-punk et des Stranglers

Le nouvel album des Stranglers - Giants - est sorti. Les Etrangleurs - mon groupe préféré que je vais voir pour une troisème fois en concert - est en tournée actuellement en France.
Une mise en bouche version instrumentale de leur dernier album : on retrouve entre autres le son très fort de la basse de Jean-Jacques Burnel. Chouette ! Louison-Antoine

03/04/2012

Un sérieux coup de fatigue

Chaussure-femme-Escarpin-Dior-112213_L.jpg
Si j'ai un coup de pompe funèbre alors je suis mort.

Louison-Antoine

02/04/2012

Extrait de L'anarque (brouillon)

318368_2455255583521_1316031401_2939471_97045512_a.jpg[...] le bonheur en question – celui de l'individu, de l'homme libre – est précieux, à protéger des tourments relatifs aux phénomènes de masse ou aux caprices des élites.

Ernst Jünger écrit concernant l’histoire des hommes des cent dernières années : « [...] tout rationalisme mène au mécanisme et tout mécanisme à la torture, comme à sa conséquence logique : ce qu’on ne voyait pas encore au XIXe siècle. Il ne faut rien de moins qu’un miracle pour sauver l’homme de tels tourbillons. Et ce miracle s’est produit d’innombrables fois […] Cela s’est vu jusque dans les prisons […] En toute occurrence, envers chacun, l’homme seul peut ainsi devenir le prochain — ce qui révèle son être inné. » Il évoque alors « la personne du gardien qui glisse secrètement au prisonnier un morceau de pain. De telles actions ne peuvent se perdre : et c’est d’elles que vit le monde. Elles sont les sacrifices sur lesquels il est fondé. » De là, il semble logique que l'anarque oppose au fait mécanique le fait anarchique.

Il existe un microcosme qui s'impose toujours plus ou moins à l'individu : celui le plus en rapport à son conditionnement. Seulement, il en existe d'autres. L'homme en est le perpétuel bâtisseur. Des amoureux se retrouvent en catimini dans une chambre d'hôtel. L'homme ferme la porte derrière lui. Qu'importe le régime sous lequel vivent lui et sa bien aimée. Cette femme est peut-être la fille d'un bourreau, cet homme le frère d'un esclave. Ou bien ils sont de nationalités qui, pendant ce temps, se disputent sur le champ de bataille. Qu'importe, je répète. Ils vont durant un instant – quelques heures ou une nuit – se couper du monde extérieur en recréant leur propre monde alimenté d'un amour réel c'est-à-dire anarchique, qui peut exister malgré la pression alentour, la terreur éventuelle que le régime répand. Ces amants ne peuvent échapper totalement à leur conditionnement respectif, ils savent néanmoins être les créateurs d'une authenticité délicate et attentionnée. Louison-Antoine

01/04/2012

Fervent de la liberté

Arturo-Alvarez-suspension-lustre-sophi-rouge-noir-blanc-2.jpg
« Je suis un amant fanatique de la liberté, la considérant comme l'unique milieu
au sein duquel puissent se développer et grandir l'intelligence, la dignité
et le bonheur des hommes ; non de cette liberté toute formelle, octroyée,
mesurée et réglementée par l'État. » Mikhail Bakounine

31/03/2012

Jalouser quoi ? (rediffusion)

paix.gifL'unique chose positive à jalouser est sa liberté.

Louison-Antoine

30/03/2012

L'absurdité et la cigarette

cigarette-anti-feu.jpg
« L'absurdité est un plaisir fugace
comme une cigarette que l'on fume en riant
tout en sachant qu'elle est nocive. » Norman Mailer

29/03/2012

Tango avec Corto Maltese

22/03/2012

Toutes les routes mènent... (rediffusion)

maman+dessin.gif

On dit que toutes les routes mènent ta reum.
Je me demande alors où toutes les routes conduisent ma mère...

Louison-Antoine

20/03/2012

Je vis comme je peux dans un pays malheureux, Albert Camus

Discours prononcé devant des réfugiés espagnols ayant fui le Franquisme.
Testament politique d'Albert Camus prononcé le 22 janvier 1958.

12/03/2012

Ballade nord-irlandaise. Renaud

J'ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Là où les arbres n'ont jamais donné
Que des grenades dégoupillées

Jusqu'à Derry ma bien aimée
Sur mon bateau j'ai navigué
J'ai dit aux hommes qui se battaient
Je viens planter un oranger

Buvons un verre, allons pêcher
Pas une guerre ne pourra durer
Lorsque la bière et l'amitié
Et la musique nous ferons chanter

Tuez vos dieux à tout jamais
Sous aucune croix l'amour ne se plaît
Ce sont les hommes pas les curés
Qui font pousser les orangers

Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté

09/03/2012

Les socialistes utopiques du XIXe siècle : Charles Fourier

220px-Hw-fourier.jpg1) Eléments biographiques

François-Marie-Charles Fourier est né à Besançon le 7 avril 1772 dans un milieu aisé. Il est le cousin de Joseph Fourier (auteur d'une théorie mathématique de la chaleur). Son père est marchand drapier (il décède en 1791). L'enfant entre au Collège de Besançon pour effectuer ses humanités quoique les sciences l'intéressent davantage. Il est ensuite apprenti chez différents commerçants de Lyon et de Rouen. Au printemps 1789 il entreprend un voyage de formation dans le Nord de l'Europe et se forme au négoce. Il visite les grandes villes et s'emploie dans les comptoirs de vente et institutions bancaires.
De retour en France, en 1791, Charles Fourier met en valeur l'héritage paternel en faisant le commerce des produits coloniaux. Il perd sa fortune (malencontreusement convertie en marchandises) en 1793 à Lyon, lors du siège de la ville par les troupes fidèles à la Convention (la ville s'est révoltée contre le Comité de Salut Public). Fourier est arrêté, placé en détention puis enrôlé de force dans les armées révolutionnaires. De retour en 1796 à la vie civile, il effectue un voyage à Paris et présente au Directoire un plan issu de ses observations pour réorganiser l'armée. On le renvoie poliment. De retour à Lyon, il spécule sur la vente des Biens nationaux.
Il observe la condition des ouvriers de la soie (les canuts) et réfléchit aux moyens de lutter contre la misère. Un projet de revue périodique est refusé en 1800 par le consulat. Dès 1803 une série d'articles critique le système économique dont les fondements sont selon lui le commerce et le mariage.
En 1808 il publie dans l'anonymat la Théorie des quatre mouvements et des destinées générales. L'année suivante il effectue un voyage en Suisse. Sa situation financière s'améliore en raison du décès de sa mère dont il hérite une rente viagère. Son cousin, préfet de l'Isère, Joseph Fourier, l'engage dans son administration en tant que chef de bureau du service des statistiques. La Restauration entraîne son licenciement et Fourier se retire dans une propriété familiale près de Bugey. En 1822, il publie le Traité de l'association domestique agricole et se décide à monter à Paris pour assurer la vente et la publicité de son ouvrage. Le livre est un succès. Fourier entame alors une correspondance avec Owen puis publie ses Aperçus sur les procédés industriels. Il se lance de nouveau dans le commerce mais se retrouve sans argent en mars 1825. Il quitte Paris et devient caissier dans une maison de commerce lyonnaise.
En mars 1829, est publié Le Nouveau monde industriel et sociétaire. Vivant désormais de sa plume, il attend le mécène qui financera le premier phalanstère. Il fréquente les milieux saint-simoniens. En 1832, ses disciples créent la revue Le Phalanstère où Fourier écrit de nombreux articles. Il critique en revanche la création du phalanstère de Condé-sur-Vesgre (Yvelines) qu'il considère comme une caricature de ses représentations. En 1835 il publie La fausse industrie. En 1836, son disciple Victor Considérant fonde la revue La Phalange. Fourier est malade et meurt le 10 octobre 1837. Il faudra attendre 1967, soit 130 ans après sa mort pour que paraisse Le nouveau monde amoureux. Fourier n'avait pas osé publier ce livre tant les analyses notamment sur l'harmonie sexuelle étaient hardies pour l'époque.

2) la pensée de Fourier

a) une philosophie du désir.
Charles Fourier fascina André Breton. On peut le lire comme l'envers positif de Sade (on trouve la même idée qu'il faut libérer le désir sauf que cela conduit à l'harmonie et non à la violence comme l'a cru Sade.) Cette pensée qui fait penser par certains de ses aspects à l'utopie soixante-huitarde a inspiré Marcuse.
Changer la société c'est d'abord rendre possible l'épanouissement de l'élan vital et des passions. La découverte de Fourier est celle de la science sociale dessinée à travers la loi de l'amour. L'analyse de la production n'est ici pas première. Ce qui est premier est la vision de l'harmonie universelle. Le monde à droit sens est miroir de l'accord divin. Il reflète la réalité et les lois mathématiques de l'univers. Fourier est panthéiste : l'homme, les choses, le ciel, les planètes et l'existence forment l'ordre de la nature où tout est vrai et bon. L'homme, l'univers et Dieu ne font qu'un. La chaîne cosmique permet d'étudier sous la même lumière l'ordre de la physique et l'ordre social. La découverte de Newton servira de principe d'interprétation au groupe humain : « L'attraction est le moteur de l'homme. Elle est l'agent que Dieu emploie pour mouvoir l'univers et l'homme. » L'attraction tend au luxe, à la formation des groupes et au mécanisme des passions.
Il faut partir de l'excellence de la passion. L'ordre de la morale se trouvera inversé qui raisonnait en termes de modération et de répression. Si « tout depuis les atomes jusqu'aux astres forme un tableau des passions humaines », il faut obéir aux vœux de la nature. La soumission à la loi, la contrainte de la pulsion amoureuse par l'interdit ne font que symboliser le monde à l'envers et son ignorance du pivot fondamental de l'existence, l'attraction passionnée. La passion ne s'inscrit pas chez Fourier dans une lecture immoraliste du réel et le cri « développer au lieu de réprimer » n'est pas celui de Calliclès dans le Gorgias de Platon. Fruit de l'harmonie, la passion est en elle-même parfaite. Seuls son essor et son actualisation peuvent appartenir au domaine de la corruption. Dans l'association future toute passion parviendra à une extériorisation facile et intégrée. Le règne du désir sera la voie morale naturelle et authentique.
Fourier distingue douze passions : cinq sensuelles (cinq sens), quatre affectueuses (amitié, ambition, amour et familisme c'est-à-dire passion familiale) et trois mécanisantes. Les passions mécanisantes sont :

La papillonne c'est-à-dire le besoin de variété périodique. Besoin d'alternance, elle est l'outil même du travail attrayant. Passion composée par excellence, elle harmonise les passions.
La composite, plaisir dualisé, réunit bonheur des sens et de l'âme.
La cabaliste est la manie d'intrigue, aux antipodes du « calme plat » et ennuyeux de l'éthique traditionnelle, morne soumission de l'élan du désir à l'impératif et à la loi.

La Morale répressive et l'essor harmonique sont deux chemins opposés : celui de la civilisation et celui de l'ordre divin.
Fourier pense que l'humanité est au cinquième stade de son histoire. Elle a connu successivement l'Eden, la Sauvagerie, le Patriarcat, la Barbarie (qui correspond au début du capitalisme). L'époque contemporaine est celle de la civilisation c'est-à-dire du capitalisme en plein essor. L'étape suivante sera celle de l'Harmonie ou Ordre sociétaire ou ordre combiné.

b) Critique de la civilisation
Fourier appréhende la civilisation à travers le pilier du commerce. Il est surtout sensible aux crimes de ce dernier. Il critique l'ambition et la frénésie de la concurrence.
Mais en même temps chaque période sociale est avancée vers la supérieure. La civilisation prépare donc l'entrée en régime sociétaire et harmonieux. Elle crée les éléments de l'existence libérée. Grande industrie, sciences et arts progressent. Il manque évidemment aux analyses de Fourier l'examen du Capital. Le système commercial lèse doublement la société en la privant de bras productifs et en engendrant les méfaits de la concurrence (opposée à l'harmonie). La défense de la concurrence aboutit au monopole. L'opposition concurrence-monopole est vaine. L'une engendre l'autre. Le commerce est donc le terrain où s'engendre le mal moral. Y pullulent vices, désordres, anarchie, incohérence. Quant à l'industrie, elle implique, elle aussi, un cercle vicieux. Fourier est aux antipodes de Saint-Simon et de sa confiance en l'essor de la technique et de la production. L'abondance industrielle voue le producteur à la pauvreté. Travailleurs et prolétaires ne profitent à aucun moment du fruit de leur labeur. L'excès de misère jaillit de la richesse. On assiste à l'envahissement par le pouvoir financier. Ce système s'oppose directement à ce que Fourier considère comme le moteur de toute activité humaine, la satisfaction du désir.
Le signe de cette décadence est l'avilissement des femmes. « En thèse générale, les progrès sociaux… s'opèrent en raison du progrès des femmes vers la liberté, et les décadences d'ordre social s'opèrent en raison du décroissement de la liberté des femmes. ». Fourier décrit ainsi la condition féminine : « peut-on voir une ombre de justice dans le sort qui leur est dévolu ? »
Le groupe familial est immoral. Le ménage isolé et permanent n'est rien d'autre que fils de Hasard et d'Ennui. A papillone et manie de variété, à composite (besoin des âmes et corps) s'oppose la pesanteur de la vie de ménage. Le mariage est égoïsme. « L'amour n'a donc en civilisation aucun essor libre puisqu'il n'a que celui de mariage »
Fourier critique aussi la souveraineté populaire : une formule vide, pure apparence d'un système autoritaire où l'argent gouverne, possède le pouvoir de coercition ultime. A ses yeux la Révolution française a échoué car elle s'est attaquée au problème social sans poser comme centrale la question des passions.
La formule de Fourier est « à chacun selon ses désirs »

c) Le monde harmonien.
Harmonie se fondera non point sur la dictée de la raison mais sur la passion divine et le culte d'Éros. Fourier prône une néo-religion érotique, un culte unifié par l'amour. Il faut une liberté composée convergente.

    Séries et groupes : toute la nature est soumise au régime de série. À l'atomisation civilisée s'oppose la série passionnelle : « Une série passionnelle est une ligue, une affiliation de diverses petites corporations ou groupes, dont chacun exerce quelque espèce d'une passion qui devient passion de genre pour la série toute entière » Fourier croit découvrir entre les passions des rapports analogues à ceux qui existent entre les termes des proportions mathématiques. La société parfaite est le produit d'un calcul mathématique et non de la lutte des classes. Il peut donc former des séries de groupes d'individus comme on forme des séries mathématiques, trouver un ordre des caractères et des goûts. Chacun doit avoir la possibilité d'avoir des activités qui répondent à ses goûts.
    Les phalanstères : elles consistent en l'association des 810 caractères différents des deux sexes (soit 1620) qui représentent l'âme humaine intégrale. Si chaque individu possède le fonds commun des douze passions primitives, la proportion et répartition sont singulières. Dans le phalanstère règnera la liberté attractive. Chaque série décidera du travail. Chacun pourra varier ses activités (30 au moins pour chaque individu) et pratiquera cinq ou six métiers par jour. Tous accèderont à la propriété puisque la phalange est association, possession collective. Il s'agit d'une association de production et de consommation fondée sur la copropriété et la cogestion. 7/8° de la population sont des cultivateurs et des artisans et le 1/8° restant correspond aux artistes et savants. La laideur urbaine ou villageoise cèdera place au Palais de la collectivité. Des rues-galeries permettront l'échange et une vie à la fois collective et particulière. Il imagine une architecture en forme d'étoile avec des galeries marchandes couvertes, des salles à manger, une bibliothèque, un temple, un lieu harmonieux et sans barrière où tous circulent en quête de travail attrayant et d'Éros. La polygamie est étendue à tous mais tout est réglé au préalable, jusqu'à la façon de s'habiller. Les phalanstères composent plusieurs phalanges, qui toutes réunies en une fédération mondiale donnent l'Harmonie
    L'éducation doit faire éclore vocations multiples et infinies. Elle sera une éducation collective. Les enfants seront élevés sans contrainte, sans distinction forcée de classe ou de sexe. Fourier anticipe sur Freud. Il s'attaque à l'éducation privée subordonnée à l'intériorisation des interdits à travers l'autorité paternelle. Il faut neutraliser l'influence des pères. La fonction paternelle doit se métamorphoser et l'exercice autoritaire s'évanouir. L'enfant sera libre et orienté par l'enthousiasme, la passion et l'attraction universelle.

Les hommes ne sont pas encore dignes d'atteindre ce nouveau monde amoureux. On ne peut espérer y accéder qu'à travers une persévérance dialectique. Pourtant dès maintenant l'individu pressent sa vocation à la liberté. Le penchant universel à la polygamie, la mathématique des passions nous indique ce que sera l'insurrection de Nature contre Loi. Nul désir ne sera entravé. Éros devient principe de fraternité, de réciprocité sociale. Polygamie et cumul d'amour réaliseront le rêve ancestral de l'union qui répondra au code divin de l'harmonie des sphères.
Le problème est de réaliser ce nouvel ordre. Fourier n'envisage pas un seul instant une révolte, une quelconque réaction des passions contre l'oppression. Mieux, il est clair que la répression politique est une absolue nécessité en civilisation car les passions opprimées ne peuvent produire en se libérant que du mal (c'est leur oppression qui en est la cause). Une libération de passions d'abord réprimées est destructrice et non productive. Une révolution populaire est donc impossible. Les révoltes du peuple sont irraisonnées. Ce n'est pas le peuple mais la nature contrariée qui s'exprime dans les révolutions. Elles sont la conséquence d'un état de tension permanent de l'homme avec lui-même. Mais alors il ne reste plus qu'une possibilité : s'en remettre à la volonté politique des puissants, des riches. La phalange devra son existence à quelque bonne volonté particulière, à un souverain ou un particulier opulent. Puis elle gagnera de proche en proche tout le globe, uni en une vaste fédération. Fourier, toute sa vie, cherchera auprès des puissants les moyens de lancer l'expérience inaugurale de l'Harmonie. Fourier n'est pas un penseur révolutionnaire. Son projet n'est pas fondé sur une revendication sociale.
Dans le détail, les vues de Fourier portent parfois à sourire. Il préconisa par exemple de confier les taches d'ébouage aux enfants qui adorent manipuler les immondices. Il croit aussi que la médecine doit prolonger la vie et qu'en harmonie les hommes vivront jusqu'à 144 ans (douze fois douze), l'ordre harmonien durera 35 000 ans et avec l'évolution un cinquième membre poussera sur les êtres humains qui les rendra aptes à résister à l'environnement. Fourier s'intéresse à la force motrice des baleines mais parle aussi de navigation aérienne, de transmission des nouvelles par réseaux astraux. Signalons que Jules Verne fut fouriériste.
André Breton écrivit une Ode à Charles Fourier dont voici quelques lignes :
« Indigence fourberie oppression carnage ce sont toujours les mêmes maux dont tu as marqué la civilisation au fer rouge.
Fourier on s'est moqué mais il faudra bien qu'on tâte un jour bon gré mal gré de ton remède »

Colette Kouadio - professeur de philosophie

06/03/2012

Ce qui ne tue pas...

On aime dire : "Ce qui ne te tue pas te rend plus fort."
J'ajoute : "Ce qui te tue te rend mort."

Louison-Antoine

04/03/2012

Louison Chimel (Louison Chimel) Echecs - Mots d'âme - Sans culotte (rediffusion)


A.Chimel - Les echecs - Les maux d'âme - Sans... par Chimel_Louison

29/02/2012

Un cycliste qui rame ?

coloriage-cycliste.jpgSi un cycliste est dans le col tard, c'est que - comme un homme sur sa barque - il rame...

Louison-Antoine

25/02/2012

La chère loque Holmes

Que retiendrons-nous de la chère loque Holmes ? Elle coûtait beaucoup à la société et ne fichait rien !
Je sais que quand la chère loque Holmes demandait à son compère "que connaissez-vous des particules élémentaires, mon cher Watson ?" ce dernier ne comprenait jamais de quelle particule on voulait lui parler.
Enfin, j'émets une hypothèse : si la chère loque Holmes coûtait chère et qu'à son tour et régulièrement elle trouvait cher son Watson, je me dis que ce dernier coûtait un bras !
Oui, un bras ! Comme un bras de fer ou Gaston Defferre, celui-ci ayant son nom ne comportant pas de particule étant donné qu'il s'écrit en un seul mot. Élémentaire, n'est-ce pas ? Louison-Antoine

22/02/2012

La patrie, par Mikhail Bakounine

1004914-Bakounine.jpg« L’État n’est pas la patrie. C’est l’abstraction, la fiction métaphysique, mystique, politique, juridique de la patrie. Les masses populaires de tous les pays aiment profondément leur patrie ; mais c’est un amour réel, naturel. Pas une idée : un fait... Et c’est pour cela que je me sens franchement et toujours le patriote de toutes les patries opprimées. » Mikhail Bakounine

21/02/2012

Lorsque Arsène lut pain

Arsène n'avait pas mangé de toute la journée. Puis sur la vitrine d'une boutique, alors qu'il se baladait à pieds dans la rue et que son bide avait la gargouille, Arsène lut "pain". C'était une boulangerie. Arsène constata qu'il n'avait sur lui pas un radis . Il entra quand même et déroba une flûte. Au passage, on remarque qu'une flûte à manger peut s'appeler une flûte à bec. Or, il y a risque de confusion sémantique avec le nom d'un instrument cher à Christian Morin.
Pour en revenir à Arsène, c'est ainsi qu'il commença sa carrière de cambrioleur. Vous devinerez tous seuls quel était son nom...

19/02/2012

Se réveiller, penser à elle

normal_Corto%20Maltese%2001.jpgJe me réveille et je pense à elle.
Il est si agréable et original que cette pensée soit plutôt abstraite... Comme si je ne pensais à rien d'autre réellement qu'à elle, non pas à moi par rapport à elle ni même à nous, à ce que nous pourrions faire ensemble.
La pensée seule vers elle me rend bien... S'agit-il de raviver sa présence, simplement sa présence. Cette présence qui, au moment où j'écris ces lignes, me manque...
Sur ma table, il y a les livres qu'elle m'a prêtés, sa tasse de thé.
Il y a aussi, sur mon maillot, cette odeur, celle de son parfum...
Tout ceci constitue sans doute suffisamment de choses pour recréer un petit monde imaginaire dont je suis l'auteur et dont elle est l'actrice principale. A vrai dire, l'unique actrice de ce métrage romantique...
Or, elle n'est plus là. Je me demande si elle a saisi l'intensité de mon désir, de la tendresse qui l'enrobe et que j'ai pour elle...
Je me demande si, moi aussi, j'arrive à la faire rêver... Louison-Antoine

17/02/2012

Pleurer, uriner, boire

verre-noir.jpg
On dit que pleurer fait moins uriner. Donc inversement : uriner fait moins pleurer.
Et comme boire fait uriner, je bois beaucoup pour ne pas être triste.

Louison-Antoine

15/02/2012

Poisson pas né

pez-02.gifOn peut dire que le poisson pas né n'est pas !
Comme il n'est pas jusque là, il naît pas.
Pour être pané, faut-il encore être né !
Par contre, pas né, on ne peut être pané.
N'est-ce pas ?

Louison-Antoine

14/02/2012

Ma plus belle histoire d'amour


BARBARA chante"Ma plus belle histoire d'amour..." par musicox2b

11/02/2012

Une expérience intéressante

417041_3240586531767_1179920331_3438020_38726220_n.jpgPar un froid matin de janvier, un homme assis à une station de métro de Washington DC a commencé à jouer du violon. Il a joué six morceaux de Bach pendant environ 45 minutes. Pendant ce temps, comme c’était l'heure de pointe, il a été calculé que des milliers de personnes sont passées par la gare, la plupart d'entre elles en route vers leur travail.

Trois minutes se sont écoulées et un homme d'âge moyen a remarqué qu’un musicien jouait. Il a ralenti son rythme, a arrêté pendant quelques secondes, puis se précipita pour respecter son horaire.

Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : une femme jeta de l'argent dans l’étui de son violon et, sans s'arrêter, a continué son chemin.

Quelques minutes plus tard, quelqu'un s'adossa au mur pour l'écouter, mais l'homme a regardé sa montre et a repris sa marche. Il est clair qu'il était en retard au travail.

Celui qui a apporté le plus d'attention à la prestation musicale fut un petit garçon de 3 ans. Sa mère l’a tiré vers elle, mais le garçon s’est arrêté pour regarder le violoniste.

Enfin, la mère a tiré plus fort et l'enfant a continué à marcher en tournant la tête tout le temps. Cette action a été répétée par plusieurs autres enfants. Tous les parents, sans exception, les forcèrent à aller de l'avant.

Durant les 45 minutes que le musicien a jouées, seulement 6 personnes se sont arrêtées et sont restées à l’écouter pendant un certain temps. Environ 20 lui ont donné l'argent, mais ont continué à marcher à leur rythme. Il a recueilli 32 $. Quand il finit de jouer et que le silence se fit, personne ne le remarqua. Personne n'applaudit, ni n’exprima quelque reconnaissance que ce soit.

Personne ne savait cela, mais le violoniste était Joshua Bell, l'un des meilleurs musiciens au monde. Il a joué l'un des morceaux les plus difficiles jamais écrits, avec un violon une valeur de 3,5 millions de dollars.

Deux jours avant sa prestation dans le métro, Joshua Bell joua à guichets fermés dans un théâtre de Boston où un siège coûtait en moyenne 100 $.

C'est une histoire vraie. Joshua Bell joua effectivement incognito dans la station de métro

Cet événement a été organisé par le Washington Post dans le cadre d'une expérience sur la perception, les goûts et les priorités des gens. L’énoncé était: dans un environnement commun à une heure inappropriée sommes-nous en mesure de percevoir la beauté?

Nous arrêtons-nous pour l'apprécier? Savons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu?
L'une des conclusions possibles de cette expérience pourrait être: si nous n'avons pas un moment pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde jouant la meilleure musique jamais écrite, combien d'autres choses manquons-nous ?
— à : Station de métro de Washington DC .