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25/02/2016

Les vertus du chevalier (extrait)

ch-cheva.gifPour moi, le chevalier est un exemple parfait d’être à la fois temporel et spirituel. Il est une excellente incarnation de l’être éthique – autrement dit, un être inscrit dans la société civile avec des principes chevillés au corps. Il diffère :
– d’un côté, de l’individu voué à la vie contemplative, du moine qui vit avec ses autres coreligionnaires dans un endroit reculé des cités mais qui concrètement risque de peu servir la cause commune ;
– de l’homme ordinaire à la moralité bringuebalante.
Le chevalier est admirable par son intégrité au service direct de la Cité où il vit. Il cherche à être disponible en permanence afin de protéger « la veuve et l’orphelin ». Et ce, dans la pudeur et l’humilité, le courage atteignant alors une dimension encore plus élevée.
En passant, ce modèle éthique, et masculin (jusqu’à preuve du contraire, les chevaliers sont des hommes), est fort éloigné du pseudo-modèle régulièrement mis en avant dans les médias français modernes, honorant les petites natures néo-bourgeoises qui :
– renchérissent narcissiquement sur leurs souffrances personnelles ;
– soulignent les vertus qu’elles prétendent incarner ;
– se spécialisent dans l’excuse systématique et n’assument pas, de ce fait, tout propos un soupçon vif ou viril, qui serait exceptionnellement inadapté au prêt-à-penser, avec sa civilité en carton-pâte nous faisant croire à une fraternité hypocrite capable d’embobiner seulement a priori – je dis bien : a priori –les lectrices de la presse à scandales.
Ce profil a contaminé entre autres un certain nombre de sportifs – victimes de la mode du métrosexuel regrettant publiquement un éventuel propos un peu cru vis-à-vis de leurs adversaires et dont ils sont les auteurs – ainsi que les stéréotypes cinématographiques qui, par amour de l’excès pour faire vendre, exposent des personnages masculins dont :
– le chouineur sentimentaliste et hypersensible se sapant en chemise et jean moulants et prêt à aimer « tout le monde » ;
– le haineux chronique – forcément alcoolique, drogué et/ou violent – prêt à « tuer tout le monde ».
Extrait de la partie intitulée Les vertus du chevalier, des Cahiers d'un Anarchiste conservateur (Louison Chimel)

18/02/2016

De la contre-société populaire à l'implosion révolutionnaire, au confédéralisme national (2/2)

Drapeau-Bleu-Blanc-Rouge.jpgPour, à présent, donner le vertige au pouvoir politique, il y a les émeutes populaires. Cela demande à ce qu'une bonne partie du peuple se fasse entendre, réussisse donc à parler, ou crier, d'une même voix. Tout ce qui se veut « nouvelles mœurs » œuvrant pour une plus grande dégénérescence éthique et un nihilisme social sont à combattre. Pourquoi se couper en deux – allusion au clivage politico-bourgeois gauche-droite – quand on s'oppose, par exemple, au mariage « pour tous » et, en même temps, à l'augmentation de l'âge de départ à la retraite ?

Je souhaite enfin aborder la nécessité du complot. Car les solutions les plus sérieuses, qui chambouleraient le plus profondément l'ordre capitaliste, ne peuvent évidemment pas être dé-voilées publiquement. D'où l'importance du secret. Parmi les sérieux révoltés, il en faut donc des visibles et des invisibles. L'entrisme est, au passage, une pratique qui a du bon. Puisque, pour mieux comprendre et combattre le système, il faut le côtoyer, le pénétrer. C'est l'honneur qui guide notre sérieux. Et il n'existe pas sans fidélité à soi. Ainsi, nous ne pouvons être fiers ni de nous ni des autres si personne n'est fidèle à soi.
En abordant l'implosion révolutionnaire par le besoin d'émeutes, de complots et de mutineries, je m'inspire de la posture de Charles Maurras issue de son livre intitulé Si le coup de force est possible, dans lequel il écrit qu' « il est permis de calculer :
– soit la mutinerie militaire ;
– soit une émeute populaire ;
– soit un complot proprement dit, ourdi par un petit nombre d'hommes persuadés que la victoire n'est pas aux gros bataillons, mais à la compagnie ou même à la section qui ose ; une maigre escouade, quatre hommes, un caporal, peuvent avoir raison de tout un régime s'ils ont bien choisi le moment et le point où frapper.

Le nombre, au vrai, importe peu. »
L'anarchisme, lui, n'est pas qu'une espérance mais – en l'occurrence, proudhonien – il est aussi un pragmatisme ne nous faisant pas perdre à l'esprit que le peuple français se forme aujourd’hui de plus de soixante-cinq millions d'habitants, que plus le nombre d'individus est grand, plus un intérêt complexe et commun à eux est difficile à être réalité. D'où, d'une part, des rôles répartis selon les compétences de chacun dans la potentialité d'une mutinerie, d'une émeute ou d'un complot ; d'autre part – et le sens de l'implosion est plus profond ainsi –, une ré-volte populaire certes éparse – aux opérations différentes d'une région à une autre, d'une grande ville à une autre – mais pré-parant non pas le retour d'un pouvoir jacobin, avec toute sa mythologie mensongère, mais la confédération.

Attention, « opérations différentes » ne signifie pas « opérations divergentes ». Compte tenu de la subsistance d’un patriotisme populaire et des piètres institutions étatiques actuelles, je conçois avec difficulté la volonté d'une libération locale majeure sans celle d'une libération nationale. Surtout que je différencie l’État de la nation ; et l'État, en bridant les intérêts de la commune, bride en même temps ceux de la nation tout entière.
Certes, en outre, les intérêts des Bretons ne sont pas identiques à ceux des Alsaciens. Seulement, l’élan patriotique peut entraîner une mobilisation à l’échelle nationale afin de com-battre les élites supranationales dont européennes. Autrement, nous sommes condamnés à un autonomisme local aliéné car dé-pendant, par les subventions, de ces élites. Il faut inverser l'actuelle pratique fédéraliste. Le pouvoir du département est la solution contre l'abus de pouvoir de la région – à tel point que tous les départements d'une région doivent déterminer eux-mêmes son pouvoir. Analogiquement, le pouvoir national est la solution contre la dictature européenne actuelle.

« Le contrat de fédération ayant pour objet, en termes géné-raux, de garantir aux Etats confédérés leur souveraineté, leur territoire, la liberté de leurs citoyens ; de régler leurs différends ; de pourvoir, par des mesures générales, à tout ce qui intéresse la sécurité et la prospérité commune ; ce contrat, dis-je, malgré
la grandeur des intérêts engagés, est essentiellement restreint. L'Autorité chargée de son exécution ne peut jamais l'emporter sur ses constituantes ; je veux dire que les attributions fédérales ne peuvent jamais excéder en nombre et en réalité celles des autorités communales ou provinciales, de même que celles-ci ne peuvent excéder les droits et prérogatives de l'homme et du citoyen. S'il en était autrement, la commune serait une commu-nauté ; la fédération redeviendrait une centralisation monar-chique ; l'autorité fédérale, de simple mandataire et fonction su-bordonnée qu'elle doit être, serait regardée comme prépondé-rante ; au lieu d'être limitée à un service spécial, elle tendrait à embrasser toute activité et toute initiative; les Etats confédérés seraient convertis en préfectures, intendances, succursales ou régies. Les corps politique, ainsi transformé, pourrait s'appeler république, démocratie ou tout ce qu'il vous plaira : ce ne serait plus un Etat constitué dans la plénitude de ses autonomies, ce ne serait plus une confédération. » (Pierre-Joseph Proudhon, Du Principe fédératif)

Louison Chimel - texte présent dans son prochain livre Anarchiste conservateur

13/02/2016

De la contre-société populaire à l'implosion révolutionnaire, au confédéralisme national (1/2)

Drapeau-Bleu-Blanc-Rouge.jpg« Tout arrive, donc tout se peut. Il n'y a qu'à vouloir. Qu'on veuille le possible, et le réel éclot. » (Charles Maurras, Si le coup de force est possible)
C'est plus une idée d'explosion que d'implosion qui est liée, a priori, à celle de révolution.
Seulement, le peuple, le vrai peuple – autrement dit, l'en-semble des hommes et des femmes modestes du quotidien, les détenteurs directs de la force du travail et les personnes fragiles physiquement et/ou mentalement (retraitées, handicapées) – en constituant une contre-société, ne marche plus dans la combine, a décidé de laisser s'effriter le système économique dominant dans lequel il évolue sans l'avoir choisi, ne reconnaît plus quel-conque autorité politique, judiciaire ou policière qui en dépend.
Ayant opté pour la résistance – pacifique, par exemple à la Léon Tolstoï, mais pas toujours – le peuple développe des ré-seaux de solidarité alternatifs, redéploie de l'humanité digne de ce nom, c'est-à-dire de la dignité, que l'âme des gouvernants a perdu aux seuls bénéfices de leurs intérêts particuliers.
En opposition rigoureuse au système – association de l’État et de la société –, il faut un peuple autonome et solidaire ainsi qu'une contre-société comme l'expérience d'une société décente authentique.
Nous ne cherchons pas, alors, à ce que le système explose mais qu'il implose peu à peu – qu'il s'effondre tel un château de cartes sur lequel nous soufflons lentement mais sûrement.

Nous ne sommes pas étasuniens donc nous sommes, nous français, une société sans armes, au sens propre. Il vaut donc mieux avoir de notre côté les hommes armés. L'élite bureaucratique encravatée ne peut que trembler devant la menace d'armes maniées par des professionnels. Je fais allusion à l'armée française et à l'action de mutinerie. (1)
Bien sûr, il y a, dans celle-ci, tous ces hauts gradés bien heureux de rendre service une fois, deux fois, dix fois, à l'Empire nord-américain. Il y a tous ceux qui ont laissé tomber l'amour du Pays réel – ou le réel amour du pays, comme on préfère – pour s'assurer d'une bonne gâche aujourd'hui, pour une bonne retraite de militaire demain. Leur fierté dépend malheureusement de la reconnaissance des atlantistes ou encore des mondialistes ; tant pis s'ils ne comprennent pas – ou plutôt, ne sentent pas – que la fierté est plus grande, plus pure, lorsqu'on se tourne du côté du peuple. Il ne s'agit donc pas de la fierté pour soi, qui a ses limites existentielles, mais celle pour les autres. Encore faut-il cependant que les autres soient justement un minimum fiers d'eux et osent s'indigner, souhaitent entrer en résistance. C'est George Orwell entre autres qui nous rappelle que l'exercice et la critique politiques est sans noblesse si elle n'est pas le résultat d'une authentique indignation.
En toute logique, il y a des liens entre le militaire et le héros. Souvent, le premier a voulu être un héros. Souvent, celui qui voulait autrefois être un héros s'imaginait sous un uniforme militaire. Nonobstant, il ne s'agit pas, bien sûr, d'attendre les militaires pour s’activer. Si le héros prend tout son sens dans la moralité, ou si la seconde est à son apogée en le premier, formant le sublime – « mort dans la bourgeoisie » ainsi « condamnée à ne plus avoir de morale » (2) –, alors le soldat n'a pas le mono-pole de la vertu.
De surcroît, plus nous grimpons dans la hiérarchie plus nous trouvons de la compromission chez les gradés militaires. Je préfère donner ma confiance au soldat « d'en bas » qui a cru naïve-ment mais tout à fait sincèrement servir son pays en s'engageant.


NOTES (1) Nous pouvons intégrer, dans l’acte de mutinerie, les forces de police. Le policier représente certes l'autorité étatique mais peut très bien se retourner contre sa hiérarchie et, par exemple, rejoindre l'émeute populaire – évoquée dans cette partie – puisque lui aussi est un citoyen asservi (Þ 8.6.2. L’aliénation par l’allocation. NOTE : Les corps constitués avec ou contre le peuple ?)
 
(2) Expression de Georges Sorel tirée de ses Réflexions sur la violence. Pour notre grand auteur socialiste, le sublime est encore, dans cet ouvrage, l'esprit du héros moral qui « se retrouve dans les groupes ouvriers […] passionnés pour la grève générale ». Car « ces groupes se représentent […] la révolution comme un immense soulèvement qu'on peut encore qualifier d'individualiste : chacun marchant avec le plus d'ardeur possible, opérant pour son compte, ne se préoccupant guère de subordonner sa conduite à un grand plan d'ensemble savamment combiné ».

Louison Chimel - texte présent dans son prochain livre Anarchiste conservateur

08/02/2016

Fédéralisme et confédéralisme : les différences

83569747_o.jpgOn m’a plusieurs fois demandé la différence entre le fédéralisme et le confédéralisme. Pour faire bref, on peut faire deux différences, de degré et de nature :
— de degré si on juge que, dans une confédération, la décentralisation est simplement plus importante et la concentration des pouvoirs à un quelconque échelon territorial l’est moins que dans une fédération. Ainsi, un régime politique jugé confédération par les uns peut être jugé fédération par les autres. Je reviens plus loin sur cette confusion.
— de nature si les pouvoirs attribués à un échelon supérieur sont décidés démocratiquement à l’échelon inférieur. En fait, le principe confédératif repose sur l’idée d’une inversion totale des pouvoirs, revenant aux citoyens qui, d’abord au niveau communal, exercent au maximum la vie démocratique et décident eux-mêmes, par le biais de leur mandataire impératif, de ce qu’ils allouent comme pouvoir à l'échelon supérieur, le canton (fédération de communes) puis ainsi de suite.
Dans une confédération, ce sont les citoyens décident du principe de suppléance devant être assuré par l'échelon supérieur. Tandis que, dans une fédération, c’est l’État qui alloue ce qu’il veut bien allouer en termes de pouvoirs et gère ainsi lui-même l’étendue de la décentralisation et de la déconcentration.

Maintenant, du philosophe Pierre-Joseph Proudhon au politique Charles De Gaulle, l’usage des mots fédération et confédération a été plus d’une fois confondu. Disons, par exemple, que le confédéralisme peut être qualifié de fédéralisme intégral. Il peut, par ailleurs, concerner aussi bien le domaine purement politique que le domaine économique. L'autogouvernement, c'est l'autogestion dans les entreprises, si l'on suit Proudhon. Quant à De Gaulle, il était à la fois pour la régionalisation (allant dans le sens de la décentralisation) et la cogestion (association capital-travail).
A l’échelle mondiale, au passage, en suivant la précédente logique, le confédéralisme fait respecter le primat du pouvoir national sur celui continental. Ainsi, ceux qui croient que défendre le confédéralisme ou, au moins, un fédéralisme fort décentralisé fait le jeu de l’actuel fédéralisme européen se trompent. Puisque les institutions européennes sont antidémocratiques. Le pouvoir supranational y prime sur le pouvoir national. Or, le principe confédératif dit le contraire. Étant données, de plus, les actuelles circonstances géopolitiques, il faut, par pragmatisme, défendre particulièrement l’échelon national menacé. Mais ce n'est pas oublier, si on défend le précédent principe, l’auto-administration des régions, des départements, des communes pour idéal.

Enfin, le confédéralisme, bien que fort sympathique, peut sembler relever d’une utopie (anarchie). Dans la pratique, un fédéralisme très décentralisé, qui concentre, au niveau national, les pouvoirs régaliens (assurer la sécurité intérieure et extérieure (police, justice, armée) et battre monnaie) peut être salutaire (minarchie).
L’indépendance nationale ainsi que des principes moraux fondamentaux peuvent être assurés et représentés à l’échelle du pays par un roi (monarchie fédérative). Ce qui, en l’occurrence, réconcilierait la France avec le pan le plus important de son histoire.
Anarchie et monarchie, deux solutions semblant bien distinctes aux premiers abords mais qui, en même temps, peuvent s’interpénétrer. Salvadore Dali défendait bien « notre anarchie, celle d’en bas », devant être « protégée par l’ordre d’en haut ». Il ajoutait : « En haut, le maximum d'unité, en bas le maximum d'hétérogénéité. »

En complément, mon article Agoravox suivant : Le principe fédératif proudhonien

Louison Chimel

03/02/2016

Un rétroviseur, ça doit servir ! (4/4)

minority-report.jpgNOTES (2) Condamner les arrière-pensées :
un nouveau pas vers le « progrès »


À force de moins condamner les actes que les paroles, nous finissons par condamner les arrières pensées ! Ceci est le travail de la Police de la Pensée correcte et dominante. En effet, elle
est spécialisée dans la « criminalisation des esprits », vous condamnant – simplement moralement et symboliquement, ou réellement par la loi – si vous avez utilisé tel mot banni par cette pensée, quel que soit le contexte. Si vous ne faites qu’objecter l’une des thèses de la Pensée correcte, il se peut bien qu’automatiquement vous souteniez la parfaite antithèse. (Ce qui s’avère risible, c’est que condamner soi-disant une pensée incorrecte révèle surtout, parfois, la « mauvaise pensée » du condamnant. Car c’est lui qui, avec les propos du condamné et à l’aide d’une imagination suspecte, a fait d’étranges associations d’idées auxquelles le condamné n’avait jamais pensé.)
Si, autre exemple, un ami d’un ami d’un ami est dans le collimateur de cette police, vous êtes vous-même suspect, même si vous ne le connaissez pas du tout et n’avez rien à voir avec ce monsieur.
Enfin, il y a condamner « ce que vous alliez dire » mais aussi « ce que vous alliez faire » !

Minority report (1956) est une nouvelle de science-fiction de Philip K. Dick (1928-82) décrivant une société future où les délits qui ne sont pas encore commis peuvent être prédits par des mutants (nous parlons, en fait, de précognition). Tandis
que, normalement, nous condamnons pour des crimes réalisés, Précrime est, dans la nouvelle, l’organisation qui, à l’aide de ces mutants, permet la condamnation d’individus pour des crimes qu’ils étaient sur le point d’accomplir mais qui n’ont donc pas réellement accompli. Le fondateur de cette organisation est alors en mesure d’affirmer : « Précrime a fait reculer le crime de quatre-vingt dix-neuf virgule huit pour cent. »
Pour en revenir à la réalité, le documentaire appelé Philip K. Dick l’écrivain visionnaire (2013) nous informe qu’à Memphis, aux États-Unis, les services de police ne s’en remettent pas à des facultés de précognition mais utilisent un logiciel de probabilités et de statistiques qui fournit une carte des futures activités criminelles. Puis ils prévoient, et donc empêchent, certains crimes en fonction des zones localisées par le logiciel. Ils avancent, au final, que le taux des crimes les plus graves a diminué de 30 %. Jusqu’au jour où un équivalent de Précrime existera vraiment ?

(3) Par exemple, l’innovation comme notion chère aux transhumanistes, aux garants de l’évolution technologique, aux grands industriels rêvant d’expansion économique infinie, veut parfois se justifier par sa dimension extraordinaire. Seulement, ce qui est extraordinaire n’est pas forcément décent. On parle parfois de techniques extraordinaires de torture. Les crimes sont parfois d’une intensité extraordinaire. Les milliardaires ont un patrimoine économique extraordinaire. Ce dernier adjectif peut, par conséquent, rimer avec disproportionné et extravagant, immoral et indécent. Louison Chimel, Les Cahiers d'un Anarchiste conservateur