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29/11/2015

Point de la semaine : notre incapacité politique (partie 2)

Proudhon.gifRendre impossible le sabotage ou le parasitage, par une posture égoïste, d’une reconquête de la démocratie réelle — et donc de la souveraineté populaire — nous ramène, selon Jean-Claude Michéa dans son entretien pour la revue A contretemps de Juillet 2008, à « la dimension anarchiste de la question politique » qui « devrait toujours accorder une importance décisive aux trois principes suivants » :
– « la rotation permanente des fonctions dirigeantes ». En effet, gardons à l’esprit ces paroles visionnaires de Mikhaïl Bakounine dans Dieu et l’État : « L’affaire de tous les pouvoirs établis est de s’éterniser en rendant la société confiée à ses soins toujours plus stupide et par conséquent plus nécessiteuse de son gouvernement et de sa direction. » Chose vraie aussi bien « pour les académies scientifiques » que « pour les assemblées constituantes et législatives, alors même qu’elles sont issues du suffrage universel. Ce dernier peut en renouveler la composition, il est vrai, ce qui n’empêche pas qu’il ne se forme en quelques années un corps de politiciens, privilégiés de fait, non de droit, qui, en se vouant exclusivement à la direction des affaires publiques d’un pays, finissent par former une sorte d’aristocratie ou d’oligarchie politique ».
– « une politique de défiance systématique envers les micros et les caméras du système » sous-entendu médiatique. En effet, nous détenons une sensibilité anarchiste – ou, si nous préférons, anarchique et salutaire – lorsqu’est entretenu, consciemment ou inconsciemment, un instinct de méfiance à l’égard de toute nouvelle forme d'autorité qui se présente à nous. De surcroît, nous ne pouvons que reconnaître que les médias dominants relaient, notamment par l’omniprésence publicitaire, les principes de l’idéologie dominante totalement adaptée à la Loi du Marché. En conséquence, défendre réellement la cause sociale n’est pas chercher à fanfaronner dans les médias par narcissisme en portant un message anarchisant « à la mode » – boulot du révolutionnaire « branché » (du type Olivier Besancenot), du libertaire au service du libéral ;
– (« le plus difficile puisqu’il s’agit d’un travail qui devrait concerner chaque militant en tant qu’individu singulier ») « un souci constant de s’interroger sur son propre désir de pouvoir et sur son degré d’implication personnelle dans le mode de vie capitaliste » car « il doit y avoir un minimum de cohérence entre les idées que l’on prétend défendre et la façon dont on se comporte dans sa vie quotidienne ».
Nous pouvons ajouter, à ces principes, les trois adages suivants, tirés du livre Le Peuple de l’abîme (1903) du célèbre écrivain britannique Jack London :  
– « Lorsqu'un homme en nourrit un autre, il en devient le maître » ;
– « Si un homme vit dans l'oisiveté, un autre homme meurt de faim à sa place » (proverbe chinois) ;
– « Si plusieurs tailleurs travaillent à l'habit d'un seul homme, beaucoup d'autres hommes n'auront pas de quoi se vêtir. » (Montesquieu)

Le bien redevenu vraiment commun par le biais de la démocratie fait coïncider cette dernière avec l’anarchie dès lors que, comme nous dit Pierre-Joseph Proudhon dans ses Confessions d’un révolutionnaire, « la république est une anarchie positive ». Il faut entendre par république la société construite autour d’un bien commun déterminé, géré, entretenu réellement par les citoyens. Proudhon compare, autrement, l’anarchie négative au capitalisme (ce qui ne fera pas plaisir aux « anarcho-capitalistes »). Au final, cet auteur, et comme il est entendu dans le langage courant, donne deux sens, positif et négatif, à l’anarchie ; ordre absolu et raison pour le premier ; chaos et déraison pour le second.
Précisons que l’anarchie négative peut être entendue positivement comme le refus, au nom de la liberté, de l’autorité extérieure vécue comme une domination, une oppression.
Rappelons, en passant, que Proudhon est le premier penseur de l’histoire à s’être dit anarchiste.

Nous pouvons relier les trois appellations suivantes, pouvant correspondre au système politico-national défendu par ce dernier, comme cela : république fédérale => État confédéral => confédération nationale.
Notre préférence parmi elles se fera en fonction de notre rejet total ou partiel de la notion d’État. Il semble que Proudhon, de son côté, n’avait pas de préférence particulière à propos de ces dénominations.

La confédération nationale se constituerait, sinon, de :
– communes qui seraient plus grandes que celles actuellement – elles peuvent, par exemple, correspondre aux cantons actuels ;
– départements – qui seraient les mêmes qu’actuellement ;
– régions – nous pouvons conserver les 22 régions de la France métropolitaine de 2014.
Dans l’idée de rendre réellement le pouvoir au peuple, chaque département aurait sa constitution déterminée par une importante dynamique constituante, issue des communes et organisée par les citoyens. Tendre, sinon, vers le communalisme me semble être intéressant. Il faut, pour cela, dès aujourd’hui, sensibiliser les individus à l’impérieuse nécessité d’écrire eux-mêmes la constitution de leur département. Nous devons comprendre qu’être un citoyen c’est être d’abord un constituant, c’est s’entraîner collectivement – même à deux ou trois dans un premier temps – à réfléchir sur les principes à inclure dans cette constitution, c’est enfin s’entraîner à rédiger celle-ci. Raisonnement analogue à l’échelle des régions avec, dans chacune d’elles, une dynamique constituante issue de leurs départements, avec l’ensemble des citoyens motivés, que certains mandatent ou non un citoyen devant porter scrupuleusement leur message au cours des assemblées populaires départementales. La réalité actuelle est que nous laissons un groupe d’élus définir lui-même les limites de son propre pouvoir. Nous sommes naïfs de croire que les personnes en question ne vont pas en profiter pour assurer institutionnellement leur domination. C’est comme si nous donnions le bâton pour nous faire battre !
Au nom de la cohésion de la confédération nationale (et pour intégrer les principes indiqués au début de ce texte), il faut naturellement que :
– une constitution à l’échelon territorial national assure son organisation ;
– les constitutions régionales aient un minimum de points communs entre elles ainsi que les constitutions des départements de chaque région.
Toutes les fédérations (régionales, départementales, communales) doivent reposer sur un socle minimal de valeurs communes. Autrement, la confédération ne peut fonctionner, l’entente et l’entraide intercommunales et interrégionales ne peuvent être réalité
Car oui, le régime confédéraliste est un régime de solidarité entre structures issues de la même subdivision territoriale (région, département, etc.). De multiples conventions intercommunales appuieront naturellement cette solidarité. Des communes plus pauvres pourront recevoir des aides particulières de communes plus riches. Les souverainetés des communes d’un même département constitueront équitablement, sans privilégier l’une par rapport à l’autre, la souveraineté de ce département. Même logique pour les autres échelons territoriaux.

Pour paraphraser Pierre-Joseph Proudhon dans Du principe fédératif, une constitution fédérale – quel que soit l’échelon de la fédération – est « le pacte de garantie mutuelle » contenant « les droits et obligations réciproques » des structures fédérées (les régions d’un pays, les départements d’une région, etc.).
Par conséquent, pour la pérennité de la confédération nationale, il doit exister des principes non négociables. Cela peut sembler contradictoire au nom de la démocratie directe et, en même temps, c’est pour qu’entre autres elle-même soit instaurée et perdure.
Mais quels doivent être selon vous ces principes ? Je vous énoncerai ceux qui me semblent essentiels la prochaine fois. A savoir que mon prochain Point de la semaine se fera seulement après les prochaines élections régionales qui, ploutocratisme oblige, n'ont rien à voir avec la démocratie la vraie.

25/11/2015

Le rôle politique de la noblesse

Aramis%20coul.jpgSi nous cherchons à associer le sens vertueux de « noblesse » à la caste du même nom, retrouvable sous l’Ancien régime, alors il faut différencier la noblesse d’épée de la noblesse de robe ; la seconde succédant historiquement à la première. Dans Naissance de la noblesse, l’historien allemand Karl Ferdinand Werner rappelle Chateaubriand. Selon ce dernier, « la noblesse n'est-elle pas « sortie » de « l'âge des supériorités » pour tomber dans celui des « privilèges » avant de s'éteindre dans celui des « vanités » ? ». Werner tranche ainsi : « Une noblesse exerçant d'importantes responsabilités politiques et culturelles sur le plan européen, national et régional, voilà une image bien différente de celle d'une classe vainement occupée à défendre ses privilèges au moment de son déclin. Comment aurait-elle pu, sans forces ni qualités, rester un millénaire au cœur de l'histoire ? »
En parlant des responsabilités en question, l’Allemand nous dit que, au temps de son « âge des supériorités », la noblesse dirigeait les hommes et « n'était coupée ni du « peuple » ni du roi ». Ce dernier était lui-même un noble, que le peuple, par l’intermédiaire de la noblesse censée le représenter, « pouvait élire » ou « déposer ». À cette époque, « les chefs des principautés et des seigneuries restèrent plus proches des populations que le roi, qui de toute façon avait besoin de la noblesse pour exercer son pouvoir et faire exécuter ses ordres ». Ainsi, la noblesse d’épée (car, ici, il s’agit d’elle) avait « une sorte de « monopole du pouvoir direct » entretenu jusqu’au XVe siècle, « époque où la royauté dut péniblement se lancer dans la reconquête du contact direct avec « son » peuple en reprenant les principautés ». En effet, la Monarchie va clairement chercher à affaiblir le pouvoir de la noblesse d’épée, évidemment relative à la féodalité traditionnelle. D’où le phénomène de centralisation, douce mais sûre, du pouvoir national à Paris, dont le roi, avec sa noblesse de robe à partir du XVIIe siècle, est le bénéficiaire. Ce qui, au passage, aux temps révolutionnaires, va faciliter la mise en pratique du centralisme jacobin dont l’idéal est soutenu par ceux qu’on va nommer les bourgeois. Mais qui sont ces derniers ?
Déjà, rappelons que certains progrès techniques soutenus par l’Église, car réduisant le paupérisme, va entraîner une augmentation de la population dans ce qui sera appelé les bourgs. Ce sont les habitants de ces bourgs – à l’origine de nos villes modernes – qui vont être appelés les bourgeois et qui, forts de leurs économies et capacités d’entreprendre, vont traiter avec la Noblesse puis l’embrasser pour l’étouffer totalement, noblesse de robe y compris. Et ce, notamment en défendant stratégiquement l’idéal révolutionnaire. D’où l’historique Nuit du 4 août 1789, soit l’Abolition des privilèges et des droits féodaux.

Werner parle ainsi de l’augmentation de l’influence des bourgeois, « fiers de leurs connaissances ou de leur fortune », qui vont économiquement, intellectuellement, politiquement offrir au pouvoir royal « leurs services en concurrençant la noblesse, puis en la remplaçant ». Ils la remplacent même jusqu’à prétendre qu’ils sont les nouveaux représentants du peuple devenant officiellement nation une fois qu’ils ont fait trancher la tête au roi, au nom notamment de l’égalité.
L’aristocrate authentique – qui (que nous le regrettions ou non selon notre sensibilité démocratique et égalitaire) conserve pendant des siècles « le quasi-monopole du savoir » – est alors remplacé par « le faux noble et le bourgeois triomphant ». Ces deux derniers ne font qu’imiter le mode de vie du premier. C’est la noblesse de robe avec ses bourgeois anoblis. Soit, encore, cette « haute société qui regroupe les dignitaires des républiques comme des monarchies, les diplomates et les militaires, nobles ou non, et les hommes appartenant aux nouvelles élites légitimes si elles peuvent se prévaloir de mérites quelconques, illégitimes au contraire dans toutes les formes de nomenklatura, leurs privilèges apparaissant d'autant plus scandaleux qu'elles se réclament d'une idéologie égalitaire ». Louison Chimel, extrait des Cahiers d'un anarchiste conservateur

22/11/2015

Point de la semaine : notre incapacité politique (partie 1)

debat-pnyx-png-442d4.jpgJ'aborde cette semaine ce que j’avais prévu la semaine dernière : notre impuissance politique. Il est bien beau, pour un citoyen lambda actuel, d’écrire « de la politique ». Quels sont, plus largement, les changements politiques et même anthropologiques qui s'opèrent réellement en fonction de l'engagement politique ? Si nos gouvernants semblent faire ce qu'ils veulent malgré le mécontentement populaire, c'est parce que la question institutionnelle est centrale. La question économique est majeure également. Mais les injustices sociales que nous connaissons sont bien institutionnellement autorisées !
Si nous sommes conscients de notre impuissance politique alors, dès lors que nous défendons la démocratie la vraie ou que nous voulons simplement redevenir maîtres de notre destin collectif, reconnaissons que nous sommes en dictature et non en démocratie ! Nous sommes de faux citoyens. La supercherie, en vérité, remonte au temps de la Révolution française.

En ce temps-là, le « haut du panier » économique et intellectuel du tiers-état « révolutionnaire » (en bref, la grande bourgeoisie associée à l'aristocratie financière) va faire croire au monde entier — et d'abord à ceux qui sont bernés, c'est-à-dire les classes laborieuses du peuple français — que c'est ce tiers-état tout entier, avec ces dernières, qui, à partir de 1789, prend le pouvoir en France. Cependant, nous savons, pour peu que nous nous penchions un tantinet sur l'histoire, que ceci relève de mensonges !
Charles De Gaulle lui-même, auprès d'Alain Peyrefitte, le disait bien : « La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s’est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traîtresse à son propre pays. » Nous vivons donc, aujourd'hui, sous un semblant de démocratie et de république puisque, en allusion directe à l'étymologie de ces deux termes, le peuple n'est pas souverain et que ses gouvernants ne défendent pas l'intérêt général mais coopèrent avec ceux qui mondialement et culturellement leur ressemblent ; à savoir la classe incarnée par les hommes les plus riches du monde, patrons de multinationales, émirs ou autres grands banquiers...

Nous ne sommes pas, en effet, de vrais citoyens lorsque nous ne faisons que voter quelques fois dans l’année. Et ce, en plus, pour des gens qui soi-disant nous représentent alors qu'en toute logique ils ne feront que représenter ceux qui les engraissent économiquement.
Un citoyen authentique « n’élit pas ses représentants » mais « vote des lois », qu’il détermine avec les autres citoyens.
Un des intérêts majeurs — voire l’intérêt principal — d’écrire « de la politique », c’est donc de sensibiliser les gens à leur impuissance politique, qui les coupe de la maîtrise de leur destin. Dans un sens, la communauté de citoyens se transcende en tant que communauté de destin. Ce destin est singulier. Et nous ne devons plus le subir mais le choisir. Ce que, par conséquent, nous désignons par intérêt commun doit scrupuleusement être ce qui est décidé communément par nous citoyens. Ceci nous éloigne, au passage, de la « démocratie représentative » qui a été un formidable levier d’une ploutocratie médiatique.

Maintenant, ce que j’appelle confédération serait vraiment le régime du peuple. Soit celui des individus modestes et du quotidien, détenteurs de la force de travail avant tout et conscients des principes de réalité économiques et matériels. N’omettons pas, par contre, en son sein, l’ensemble non négligeable des fripons actifs et beaux parleurs, des arrivistes sans scrupules (deux expressions retrouvables dans l'entrevue de Jean-Claude Michéa pour la revue A contretemps de Juillet 2008), des êtres égoïstement ou jalousement avides de gloire personnelle, des trouble-fêtes professionnels, des perturbateurs perturbés. Autrement dit, nous pouvons craindre, avec l’anarchiste Émile Henry, que, au lieu des « intelligents » et « énergiques », « seuls les cyniques et rampants » puissent « se faire bonne place au banquet ».
Mais comment donc neutraliser la nocivité de ces individus au sein d'un processus révolutionnaire et démocratique digne de ce nom ? Je vous donne des éléments de réponse la semaine prochaine. Je vous laisse y répondre entre-temps. Louison Chimel

16/11/2015

Point de la semaine : les attentats parisiens du vendredi 13

france+flag.jpgJ’avais prévu de parler d’autre chose cette semaine : de l’impuissance politique des citoyens, de ses raisons institutionnelles, éthiques et culturelles. En même temps, elle reste la problématique suprême. Donc les récents attentats parisiens du Vendredi 13 la concernent ; nous comprendrons mieux pourquoi plus loin.

Je n’ai pas envie d’écrire sur ma tristesse et ma colère à propos des attentats parisiens du Vendredi 13. D’autres gens savent dignement, sincèrement, témoigner en ce sens.
Par contre, l’expression qui me vient sans cesse à l’esprit est que, dans cette affaire, la France « paie les pots cassés ». Et ce, en raison entre autres de son mauvais positionnement géopolitique depuis des années, avec ses alliances devenant des allégeances vis-à-vis des puissances néo-impérialistes nord-américaine, israélienne, saoudienne et qatarie (il est logique, en passant, qu’un empire ait besoin de vassaux pour subsister). Aussi, devenir une colonie nord-américaine (ce que la France est devenue, économiquement, politiquement, médiatiquement, culturellement), c’est
œuvrer en totale opposition à une conception multipolaire du monde — alors sincèrement favorable à la liberté des peuples à disposer d’eux, à s’autodéterminer pour leur prospérité, à défendre et faire vivre leurs cultures socialisantes, à former entre eux une confédération de nations libres ;
mener une politique extérieure anti-islam, aux antipodes d’une posture dictée par le bon sens (la posture gaullienne d'autrefois) visant, dans les nations du Sud, à être bienveillant vis-à-vis des mouvements patriotiques d’émancipation et notamment de résistance vis-à-vis du colonialisme israélien. Souvenons-nous de la conférence polémique de Charles De Gaulle de novembre 1967 aux accents prophétiques. Précisons que soutenir les pétromonarchies du Golfe, ce n’est pas être « pro-islam » dans la mesure où les politiques des pays en question n’ont rien à voir avec l’islam ;
enfin soutenir des pays qui financent le terrorisme islamique, des États-Unis à l’Arabie Saoudite. Des preuves ici entre autres : http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/hilla...

Au niveau européen maintenant, il faut remettre en cause le dogme des « pays sans frontières » donc les Accords de Schengen. Pourquoi même ne pas en sortir ? Au nom de quelle posture politiquement correcte encore ? Ou bien par peur de qui, de quoi ? Le contrôle aux frontières terrestres et maritimes de la France doit être renforcé afin de mieux savoir qui arrive et qui part, et sous quels motifs — qui peuvent être politiques ou guerriers. Car nous sommes capables, je vous assure, de survivre à un contrôle à la douane ! J’ai souvent connu ceci autrefois quand j’allais en Allemagne, et l’expérience ne m’a aucunement perturbé.
Nous pouvons, de là, dénoncer la politique faussement généreuse du gouvernement français vis-à-vis de ceux baptisés les migrants — qui, en vérité, restent des réfugiés clandestins, surtout composés de jeunes hommes de vingt ans (j’ignore si les « revues d’extrême droite » le disent mais je sais que même le journal Libération le dit) — à qui on n’offre aucune chance d’émancipation ni ici ni chez eux. Car, à part les mettre dans des camps et leur donner quelques nourritures et habits, c’est tout ce que nous faisons. Où sont les informations sur le devenir de ces réfugiés ? Avec sincérité et sans double intérêt caché, il faut combattre le terrorisme chez eux — là où il est né — pour permettre à tous les réfugiés de retrouver leurs terres. Ce dont ils aspirent en très grande majorité. Car, n’en déplaise aux idéologues mondialistes et à leurs perroquets spécialisés dans la parole pseudo-charitable, tout individu préfère évoluer près des siens, qui parlent sa langue, évoluent selon sa culture et dans ce quartier qu’il connaît très bien. Il n’y a pas de profonde émancipation sans enracinement. Entre autres, cette chère philosophe Simone Weil (1909-43) — avec un W, rien à voir avec une certaine politicienne — nous le rappelle très bien !

En politique intérieure, nous devons refuser qu’il existe ce que nous appelons des zones de non droit en France. Ainsi, nous devons donner les moyens nécessaires aux forces de l’ordre d’aller à n’importe quel endroit sur le territoire français, faire les fouilles nécessaires afin notamment de lutter réellement contre le trafic d’armes, de savoir quelles armes se baladent aujourd’hui en France. C’est un problème qui remonte à des décennies. Il s’agit, au moins une fois, de faire un véritable inventaire du territoire national !
Nous pourrions évoquer aussi les conséquences problématiques de la binationalité, attisant le séparatisme, ou encore le rétablissement du service militaire comme une des solutions à la crise sociale et identitaire que traverse notre pays afin de connaître la condition morale de la jeunesse de France et de lui apporter un soutien plus efficace.

Il existe toutefois un problème capital : nos gouvernants ne défendent pas l’intérêt des Français ni de quelconque autre peuple en vérité. Arrêtons de croire qu’ils font « ce qu’ils peuvent ». Ne les excusons en rien. Il ne faut pas leur faire confiance. Appelez-les atlantistes, mondialistes, ou comme vous préférez. Ils ont une conception de l’ordre par le chaos afin de s’assurer d’incarner toujours et encore les sauveurs de l’humanité, pour que toujours et encore une infime minorité d’individus vivent sur le dos de tous les peuples du monde, sans exception !
Ce qui revient à réfléchir sur notre impuissance politique, à devoir œuvrer pour une implosion révolutionnaire — ou contre-révolutionnaire puisque nos gouvernants se considèrent descendants de la Révolution —, pour une nouvelle constitution écrite par nous-mêmes, afin que nous devenions, nous aussi, réellement autodéterminés donc maîtres chez nous. Et ce :
quelle que soit notre confession religieuse et notre origine ethnique ;
— non pas pour faire la guerre entre nous ou contre un autre peuple mais pour nous retourner — nous, peuple de France, ainsi que les autres peuples — contre l’ensemble des impérialistes, qu’ils soient politiques, financiers ou chefs d’entreprise multinationale ;
— au nom d'une conscience de classe qui ne nous fait pas oublier que ces derniers forment les personnes les plus riches de la planète ; qui nous fait, par ailleurs, reconsidérer le rapport capital-travail au nom de la justice, de l'équité et de la dignité ; qui nous fait donc exiger une redistribution des richesses et une véritable socialisation des moyens de production et d'échange.

Mais pour cela, il faut ouvrir les yeux sur notre état d’asservissement culturel aux États-Unis, arrêter de croire que les vrais ennemis sont ceux désignés par les impérialistes alors nos ennemis sont eux-mêmes. Il faut cesser d’adopter les réflexes comportementaux suivants : se sentir libres uniquement en consommant, parler anglais pour faire « cool », jouer aux cow-boys devant un jeu vidéo ou même dans la rue en croyant qu’il faut dézinguer quelques barbus et l’affaire est réglée, comme dans les films hollywoodiens — ceci déracine, déresponsabilise, déshumanise les hommes.

N’oublions pas, enfin, que nous sommes un vieux pays issu d’un vieux continent, qu’il existe une civilisation française. Et, comme Charles De Gaulle disait :

Louison Chimel

15/11/2015

Chants chrétiens orthodoxes pour retrouver assez de paix en soi, de force et de courage pour nos compatriotes et au-delà

Loin des chrétiens soumis aux forces impérialistes, pour les chrétiens perdus,
pour apaiser les douleurs de toutes les âmes souffrantes, situées partout sur la planète,
pour nos défunts d'aujourd'hui et les luttes de demain,
pour que l'âme de la France cesse d'être abimée
et que la France se réconcilie avec ses origines et ses vraies amitiés. Louison-Antoine

13/11/2015

Point de la semaine (suite) : sur la notion de race (2/2)

berth.jpgLe mot race pouvait tout simplement prendre, autrefois, le sens de peuple.
Ainsi, nous pouvons nous donner le droit de vibrer aux mots suivants du syndicaliste révolutionnaire Édouard Berth qui, au début du siècle dernier dans un des Cahiers du Cercle Proudhon, comparait l’esprit du peuple de France au mouvement « pur et souverainement libre » ; esprit « d'une race essentiellement artiste, guerrière, chevaleresque et révolutionnaire ; race qui a produit tout ensemble la société la plus polie et qui faisait de la vie sociale un art véritable aux nuances les plus exquises et les plus variées, et le peuple le plus révolutionnaire, et qui même semble le seul à avoir la vocation de la Révolution ; […] race unique, faite des contrastes les plus aigus, qui semble la plus prosaïque et la plus bourgeoise du monde […] ; peuple […] le plus libre d'esprit, le plus fanatique de la liberté d'esprit ; où la tradition gauloise et libertine chevauche perpétuellement la tradition précieuse, romanesque ou mystique, le plus clérical et le plus anticlérical, le plus chrétien (il compte même un saint parmi ses rois […] ) et le plus païen, le plus pacifiste et le plus belliqueux, le plus patriote et le plus antipatriote, le plus conservateur et le plus révolutionnaire ». Louison Chimel

09/11/2015

Point de la semaine : sur la notion de race (1/2)

Comme j’ai évoqué très brièvement Nadine Morano la semaine dernière dans mon « point de la semaine », on m’a demandé ce que je pensais de la polémique suscitée, autour de ses propos datant du 26 septembre 2015 dans l’émission télé On n’est pas couché. Cette politicienne a dit : « La France est un pays judéo-chrétien, de race blanche. » Expression en allusion à une citation du général De Gaulle (qui est mort il y a pile quarante-cinq ans aujourd’hui) que Morano a bien mal utilisée. Car, en premier lieu, De Gaulle n’a pas, dans ladite citation, parlé de « pays judéo-chrétien » mais de peuple de « culture grecque et latine et de religion chrétienne ». Ce qui se comprend très bien car — même si le Christ était juif et qu’en outre nous pouvons sérieusement juger que le Nouveau Testament ne serait pas ce qu’il est sans l’Ancien Testament —, la « première naissance » de la France peut se retrouver dans le baptême de Clovis — un baptême catholique — et la « seconde naissance » dans le sacre d’Hugues Capet — un sacre catholique. Le royaume des Francs puis de France devient une entité civilisatrice, une unité politique, à part entière autour du catholicisme. D’autres croyances se croisent sur le territoire français depuis la naissance de la France en raison de ses traditions païennes. En résumé, la France est, dans son histoire, principalement catholique et païenne ; n’en déplaise à ceux qui, par idéologie notamment, tronquent l’histoire et jugent, tout-à-fait arbitrairement, qu’avant 1789 la France était une terre obscure, sur laquelle vivaient des gens également obscures et indignes — en somme, non civilisés — n’ayant pas encore trouvé l’interrupteur afin de découvrir la lumière…

En second lieu, De Gaulle a bien parlé, par contre, de « race blanche ». Si le mot race signifie « couleur de peau », il est un fait, là aussi, que le peuple de France soit principalement constitué, depuis toujours, de gens blancs.
Certes, le mot race peut avoir un autre sens : l’ethnie. Il existe l’ethnie caucasienne. Les Français sont principalement caucasiens. Un fait là encore. Parler d’ethnie, dans tous les cas, semble plus politiquement correct que parler de race. Et pourquoi donc ? Car, dans les fichiers du F.B.I. nous sommes classés par ethnie ? En somme, ce qui est politiquement correct semble plus d’une fois concorder avec ce qui est usité aux États-Unis, un pays dans lequel nous pensons forcément bien et juste, qui guide culturellement les Français depuis plus d’un demi-siècle à présent ; ces derniers seraient de formidables ignares s’ils n’avaient pas, autrefois, adopté le jean, le flipper et le rock’n’roll…
Je n’ai rien de particulier, bien sûr, contre le jean, le flipper et le rock’n’roll. Même si je ne porte pas le premier, le second nourrit quelques souvenirs d’enfance et j’aime le troisième. Quant au mot race, je ne l’emploie pas spécialement. Il peut m’arriver de l’utiliser en privé en l’associant surtout au sens de « couleur de peau ». J’ai conscience, sinon, que son usage est totalement diabolisé. Parler de race sous-entendrait forcément une vision raciste.
Or, avant le racisme, il existe le racialisme ou encore l’ethno-différentialisme. Il ne faudrait pas confondre, en outre, distinguer et discriminer ; à moins qu’aujourd’hui oser distinguer, préférer une chose ou une personne à une autre, soit déjà discriminer… Mais c’est alors négliger la diversité du monde, des cultures, des compétences, des arts, des couleurs, etc.
Personnellement, dans tous les cas, je m’en fous de la race… Cela ne doit pas aider à reconnaître ou non un Français quand entre autres nous nous rappelons que — même si, à côté, nous pouvons critiquer le colonialisme — les Antillais ont été français avant les Savoyards. A l’époque, être catholique suffisait pour devenir sujet du roi de France. En vérité, le racisme a nourri des idéologies propres à la modernité.

Morano, pour moi, en a trop dit ou pas assez. Elle a voulu faire sa maligne dans une émission qui, quoi qu’il en soit, ne permet pas le débat de fond ni une quelconque explication historique. Il est bien logique, alors, qu’elle a engendré un malaise.
La France est, dans l’histoire occidentale, l’un des pays les moins ethnicistes et aussi les moins xénophobes. La France, autrefois, a eu comme régent « l'Italien » Cardinal Mazarin. Si De Gaulle avait été mort durant son mandat de président de la République, Gaston Monnerville l’aurait automatiquement remplacé dans cette fonction. Ainsi, la France aurait été la première nation occidentale à avoir un chef d’État métisse. Avant les États-Unis, donc, et son Obama... impérialiste comme ses prédécesseurs... Comme quoi, ni la noblesse ni la bassesse n'ont de couleur de peau...

Louison Chimel

02/11/2015

Point de la semaine : Charlie Hebdo, chassez le naturel, il revient au galop

De%20Gaulle%20180640_1.jpgChassez le naturel, il revient au galop. Si je considère que l’historique tuerie du 7 janvier 2015 est choquante et condamnable, je ne me sens pas plus obligé, après celle-ci, de défendre un torchon appelé Charlie Hebdo qui — même si je n’ignore pas certains talents dans l’équipe des origines – naît sur un antigaullisme primaire et une détestation de la France profonde.

Mué il y a quelques années en officine « journalistique » pour néo-conservateurs de gauche (en bref, des pro-américains qui se veulent « cools » et rebelles) en insultant le prophète d’une des principales religions du Monde et en ne jouant donc pas la carte de la pacification et de la conciliation, Charlie Hebdo — qui se vend de moins en moins et mourra en silence puisque justice doit bien se faire un jour — renoue avec ses vieux démons — ou plutôt, ses vieux amours — en caricaturant, début du mois d'Octobre, Nadine Morano telle l’enfant trisomique de De Gaulle.
Cette dame n’est pas là mon sujet, étant l’ingratitude de ces ploucs embourgeoisés qui se prétendent as de la satire et bossent encore à Charlie Hebdo. L’honneur est absent lorsqu’on ose se moquer de la dernière fille qu’a eu le couple De Gaulle morte à vingt ans en 1948.

Bien sûr, les petits enfants bohèmes et suffisants de Voltaire n’arrivent pas à la cheville de De Gaulle qui autrefois était le vrai révolutionnaire. D’hier à aujourd’hui, les premiers jouent la carte de la division populaire — avec leur subversion conforme aux intérêts des impérialistes nord-américains (se cache bien sûr, derrière, la liberté d'expression à deux vitesses) — quand le second était un conciliateur qui, lui, s’est réellement mis à dos les vrais dominants de ce monde, en plus de la droite affairiste et de la gauche arriviste !

Dans le célèbre roman Le Guépard, il est écrit : « Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change. » Cette citation va comme un gant aux rédacteurs de Charlie Hebdo, athéistes du dimanche qui, ironie de l'histoire, n’ont pas rechigné les messes catholiques au moment des enterrements de janvier concernant leurs amis disparus.
Si le ridicule ne tue pas, être les larbins de l'Empire peut tuer...

Quant à moi évidemment, je suis Charles, pas Charlie. Louison Chimel