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28/11/2012

Étienne Chouard - Abus de langage et la « novlangue »

22/11/2012

Dionysos et Nietzsche

Dionysos.jpg"L’art dionysien lui aussi veut nous convaincre de l’éternelle joie qui est attachée à l’existence ; seulement, nous ne devons pas chercher cette joie dans les apparences, mais derrière les apparences. Nous devons reconnaître que tout ce qui naît doit être prêt pour un douloureux déclin, nous sommes forcés de plonger notre regard dans l’horrible de l’existence individuelle – et cependant la terreur ne doit pas nous glacer : une consolation métaphysique nous arrache momentanément à l’engrenage des migrations éphémères. Nous sommes véritablement, pour de courts instants, l’essence primordiale elle-même, et nous en ressentons l’appétence et la joie effrénées à l’existence ; la lutte, la torture, l’anéantissement des apparences, nous apparaissent désormais comme nécessaires, en face de l’intempérante profusion d’innombrables formes de vie qui se pressent et se heurtent, en présence de la fécondité surabondante de l’universelle Volonté. L’aiguillon furieux de ces tourments vient nous blesser au moment même où nous nous sommes, en quelque sorte, identifiés à l’incommensurable joie primordiale à l’existence, où nous pressentons, dans l’extase dionysienne, l’immuabilité et l’éternité de cette joie. En dépit de l’effroi et de la pitié, nous goûtons la félicité de vivre, non pas en tant qu’individus, mais en tant que la vie une, totale, confondus et absorbés dans sa joie créatrice." Nieztsche - Extrait de La naissance de la tragédie

20/11/2012

Qu'est-ce qu'un anarchiste ?

"Négateur de l'autorité, volontaire de la révolte, l'anarchiste est l'homme doué d'intelligence logique, animé de la haine du mensonge, astreint à la plus grande sincérité, possédé par l'amour du peuple, voué à la bonté." F.Elosu, extrait de l'article sur le tolstoïsme dans l'Encyclopédie anarchiste

17/11/2012

Petit guide pour mener une vie heureuse. Partie 2

Dans la lignée des stoïciens, et sans nécessairement croire en Dieu, un individu qui a foi en la vie et qui est persuadé que tout ce qui advient est bénéfique, même si les apparences sont tout autres, développera une confiance et une positivité qui ne feront qu’entretenir et nourrir cette croyance et cette confiance. Plus nous voyons les « cadeaux » de la vie, plus ils viennent à nous. Plus nous percevons le positif de l’existence, plus la vie nous semble belle et lumineuse. […]

Sans aller jusqu’à cette mystique de l’abandon de toute volonté, admettons qu’il nous est impossible d’exercer une maîtrise totale sur notre vie : les failles par lesquelles l’impromptu surgit sont imprévisibles. En voulant à tout prix contrôler cette part d’impondérable, nous nous condamnons à vivre dans l’angoisse permanente. Nous ne pouvons pas non plus contrôler autrui : nous devons accepter qu’il nous échappe toujours, y compris quand il s’agit de son conjoint ou de son enfant. Comme l’écrit Khalil Gibran si justement dans Le Prophète : « Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les enfants de la vie. » Nous ne pouvons pas davantage contrôler totalement notre vie professionnelle soumise à tant d’aléas externes, ni nous obstiner à vivre dans l’illusion de stabilité et de sécurité.

Alors, faisons de notre mieux pour maîtriser ce qui peut l’être, à commencer par nos désirs et nos passions, mais armons-nous psychologiquement à accepter l’imprévu, à nous y adapter et à en tirer le meilleur parti. Les sagesses indiennes utilisent une expression que l’on pourrait traduire par « lâcher-prise » pour qualifier cette attitude intérieure d’abandon au réel. Mais on ne peut véritablement lâcher prise que lorsqu’on a confiance en la vie. La première fois que nous sommes amenés à le faire, c’est toujours une épreuve : nous avons peur de l’inconnu, nous sommes angoissés. Et puis l’expérience positive du lâcher-prise – détente, joie, conscience que rien de grave ne nous est arrivé – augmente la confiance et nous aide à aller encore plus loin dans l’abandon. inrees.com - 25 Octobre 2012

15/11/2012

Sur la liberté et la nation. Extraits d'une discussion Facebook. Partie 8

tumblr_m1o2c3oCD61qzdxojo1_r1_400.jpg« Le mot nationalisme est un drapeau, fort utilisable pour fixer clairement la position de combat originale d'une génération pendant les année chaotiques de transition; ce n'est aucunement, comme le croient beaucoup de nos amis et aussi de nos ennemis l'expression d'une valeur supérieure : il désigne une condition, mais non pas notre but. » (Ernst Jünger)

" On ne saurait compter, de nos jours, ceux qui ont dépassé les centres de l’enchaînement nihiliste, les lieux mortels du maelström. Ils savent qu’ailleurs le mécanisme dévoile de plus en plus clairement ses menaces ; l’homme se trouve au centre d’une grande machine, agencée de manière à le détruire. Ils ont aussi dû constater que tout rationalisme mène au mécanisme et tout mécanisme à la torture, comme à sa conséquence logique : ce qu’on ne voyait pas encore au XIXe siècle."
"Il ne faut rien de moins qu’un miracle pour sauver l’homme de tels tourbillons. Et ce miracle s’est produit d’innombrables fois, du simple fait que l’homme apparaissait parmi les chiffres morts et offrait son aide. Cela s’est vu jusque dans les prisons et là même plus qu’ailleurs. En toute occurrence, envers chacun, l’homme seul peut ainsi devenir le prochain — ce qui révèle son être inné, sa naissance princière. La noblesse tire son origine de la protection qu’elle accordait — d’avoir tenu en respect les monstres et les mauvais génies : cette marque de distinction resplendit toujours en la personne du gardien qui glisse secrètement au prisonnier un morceau de pain. De telles actions ne peuvent se perdre : et c’est d’elles que vit le monde. Elles sont les sacrifices sur lesquels il est fondé. " (Ernst Jünger)

13/11/2012

Petit guide pour mener une vie heureuse. Partie 1

Comment mener une vie heureuse et harmonieuse avec soi-même et avec les autres ? C’est à cette question que répond Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue, historien des religions, écrivain, dans son livre « Petit traité de vie intérieure » en apportant des connaissances pratiques au lecteur. Extraits.

La foi est l’une des dimensions les plus importantes de la vie intérieure. Je ne parle pas de la foi telle qu’on l’entend à propos des religions monothéistes, c’est-à-dire la croyance en Dieu sans preuve de son existence, mais de cette foi, que l’on pourrait qualifier de confiance, sans laquelle on ne peut avancer, progresser dans la vie. Les spiritualités orientales utilisent d’ailleurs indifféremment les mots de foi et de confiance pour parler de cet état d’être. Le bouddhisme, par exemple, part d’un constat empirique : sans une foi-confiance préalable dans le dharma, l’enseignement du Bouddha, tout progrès spirituel est impossible. Et sans une foi-confiance préalable dans le maître, on ne peut pas intégrer ses enseignements. La raison en est simple : si nous n’avions pas foi que ce que nous allons étudier va nous être profitable, nous ne l’étudierions pas sérieusement. Les enfants connaissent cette vérité et ils l’appliquent spontanément : ils ont foi en leurs parents, ils les croient, et apprennent ce qu’ils leur transmettent. Cela vaut aussi bien pour la transmission de la culture et des valeurs que pour tous les autres apprentissages. C’est d’ailleurs ainsi que, comme la plupart d’entre nous, j’ai appris à faire du vélo : mon père derrière moi me maintenait en équilibre, je ne le voyais pas et j’avais peur, je lui ai dit de ne pas me lâcher, il m’a demandé de lui faire confiance. Quelques mètres plus loin, je me suis aperçu que je pédalais tout seul. J’avais réussi à me lancer grâce à la foi-confiance que j’avais en lui. […]

La foi est donc tout d’abord indispensable pour progresser par la confiance que nous faisons à d’autres individus qui en savent plus que nous (parents, éducateurs, scientifiques, sages), ensuite parce qu’elle nous aide à vivre et à nous développer en nous fiant au monde et à la vie. Nous sommes motivés pour progresser, pour apprendre, pour avancer, pour chercher, pour nous engager, pour créer, parce que nous croyons qu’il y quelque vérité et quelque bonté dans le monde et dans la vie. Sinon, à quoi bon se lever le matin

Cette foi varie selon les individus. Chez certains, le désespoir, la peur, le ressentiment, la colère l’emportent. L’existence devient alors douloureuse. La vie au quotidien peut se transformer en enfer quand elle est dénuée de confiance. Le monde apparaît hostile, dangereux. La peur remplace la confiance. On n’ose plus prendre un avion de peur qu’il ne s’écrase, on n’ose plus pas entrer dans une relation amoureuse de peur d’être trahi ou abandonné, on n’ose pas postuler à un emploi de peur que notre candidature ne soit rejetée. Et, au lieu de progresser, on reste paralysés dans notre vie professionnelle, affective et sociale. Notre existence devient impossible si on n’a pas un minimum de confiance. En soi, dans les autres, dans la vie. […] inrees.com - 25 Octobre 2012

10/11/2012

La Double pensée – Jean-Claude Michéa. Partie 2

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08/11/2012

Sur la liberté et la nation. Extraits d'une discussion Facebook. Partie 6

On peut être marxien et non marxiste. Etre marxien, c'est être d'accord avec l'analyse critique de Marx, avec les problématiques qu'il conçoît. Moi, je ne valide pas par exemple la dictature du prolétariat. En d'autres termes, je n'ai jamais été communiste.
Ce que je valide en revanche, c'est l'existence des antagonismes de classes, et des rapports d'entente, d'entraide et de solidarité pour une classe donnée.
Ensuite, je croise cette conscience de classe avec une conscience nationale, qu'à sa manière Marx avait, pour penser que la souveraineté des travailleurs va de pair avec la souveraineté nationale.
Au lieu de la dictature du prolétariat, le pouvoir au peuple, c'est déjà pas mal du tout...

La démocratie athénienne est en partie une source d'inspirations philosophico-politiques. Problème : par le désintérêt du peuple pour la chose publique, l'Etat, alors, en profite bien...
Pour moi, la citoyenneté, au jour d'aujourd'hui, est quasi nulle, elle n'existe pas. Louison Chimel

07/11/2012

La Double pensée – Jean-Claude Michéa. Partie 1

La Double pensée est un recueil d’interventions que Michéa a faites autour de son ouvrage, L’Empire du moindre mal, ce qui le rend, à mon avis, plus accessible. Son sous-titre, « Retour sur la question libérale » pose le cadre : il s’agit d’une critique du libéralisme.

Au concept de « pensée unique » (très utilisée par la gauche libertaire), Michéa préfère l’expression orwellienne de « double pensée », qui lui permet d’introduire la notion complexe et individuelle de mensonge à soi-même. Ce concept est ce qui explique la capacité de l’individu à soutenir simultanément deux thèses incompatibles.

Recherchant la cohérence et vivant en même temps dans « l’empire du moindre mal », il peut ainsi croire en l’apparente logique de la pensée double sur laquelle repose le libéralisme : apologie de l’économie de marché/état de droit et libération des moeurs.

http://vaineetveneneuse.wordpress.com - 14 Juin 2012

05/11/2012

Sur la liberté et la nation. Extraits d'une discussion Facebook. Partie 5

Stirner.gifPour en revenir à la notion de Notion absolue, je veux dire que la liberté, par exemple, n'est pas un truc qui se découpe en rondelles. Qu'est-ce qu'être un peu libre ou complètement libre ? Si je cite le bon vieux Max Stirner : « Pour Moi il n'y a rien au dessus de Moi. »

Concernant la nation et l'Etat, je fus étatiste mais je le suis de moins en moins dans la mesure où, généralement dans l'histoire, l'Etat est contre le peuple. L'Etat est corrompu. Ou bien il est démoploutocratique... De toute façon, ce n'est que ça qu'on connaît aujourd'hui globalement...
Sauf que si l'on défend par contre la nation, elle engendre en effet un minimum de cohésion sociale et culturelle entre ses membres autrement la nation n'a plus du tout de consistance. Ce que je vais dire en interrogeant peut sembler étrange mais ne faut-il pas défendre l'indépendance et la souveraineté nationale certes contre les empires et l'euromondialisme mais également contre l'Etat qui, finalement, est toujours rangé du côté des adversaires du peuple ? Louison Chimel

04/11/2012

Néo-fascisme et idéologie du désir – Chimel Clouscard. Partie 2

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03/11/2012

Passion et froide raison, par Rousseau

JJR_000.jpg« Comment réprimer la passion même la plus faible, quand elle est sans contrepoids ? Voilà l'inconvénient des caractères froids et tranquilles: tout va bien tant que leur froideur les garantit des tentations; mais s'il en survient une qui les atteigne, ils sont aussitôt vaincus qu'attaqués; et la raison, qui gouverne tandis qu'elle est seule, n'a jamais de force pour résister au moindre effort. Je n'ai été tenté qu'une fois, et j'ai succombé. Si l'ivresse de quelque autre passion m'eût fait vaciller encore, j'aurais fait autant de chutes que de faux pas.

Il n'y a que des âmes de feu qui sachent combattre et vaincre; tous les grands efforts, toutes les actions sublimes sont leur ouvrage: la froide raison n'a jamais rien fait d'illustre, et l'on ne triomphe des passions qu'en les opposant l'une à l'autre. Quand celle de la vertu vient à s'élever, elle domine seule et tient tout en équilibre. Voilà comment se forme le vrai sage, qui n'est pas plus qu'un autre à l'abri des passions, mais qui seul sait les vaincre par elles-mêmes, comme un pilote fait route par les mauvais vents. » Jean-Jacques Rousseau, La nouvelle Héloïse

01/11/2012

Néo-fascisme et idéologie du désir – Chimel Clouscard. Partie 1

Chimel Clouscard a écrit « Néo-fascisme et idéologie du désir » en 1973.  Visionnaire, ou lucide au choix, il y synthétise de manière critique les caractéristiques du capitalisme actuel et décrit ainsi les évolutions de notre société post-industrialisée. Il cristallise ses observations autour du terme « libéral-libertaire ».

Le système libéral-libertaire, dans lequel nous vivons, est expliqué de manière plus simple par Michéa. Ce concept casse l’idée très partagée selon laquelle les grands partis de droite et de gauche sont diamétralement opposés. En effet, le libéralisme-libertaire repose sur l’articulation parfaite de deux choses en apparence contraires mais qui se concilient finalement très bien : la droite prônant le libéralisme économique (libéral) et la gauche défendant le libéralisme moral et culturel (libertaire).

Les deux se rejoignent autour de leur conception de la liberté comme le pouvoir de vivre en paix, la joussance paisible de l’indépendance privée et le droit à chacun de s’accomplir librement (ah la jolie promesse!). Chacun y trouve son intérêt et le reste n’est que détail.

Clouscard situe l’accélération du libéralisme-libertaire à Mai 68.

http://vaineetveneneuse.wordpress.com - 14 Juin 2012