13/11/2012
Petit guide pour mener une vie heureuse. Partie 1
Comment mener une vie heureuse et harmonieuse avec soi-même et avec les autres ? C’est à cette question que répond Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue, historien des religions, écrivain, dans son livre « Petit traité de vie intérieure » en apportant des connaissances pratiques au lecteur. Extraits.
La foi est l’une des dimensions les plus importantes de la vie intérieure. Je ne parle pas de la foi telle qu’on l’entend à propos des religions monothéistes, c’est-à-dire la croyance en Dieu sans preuve de son existence, mais de cette foi, que l’on pourrait qualifier de confiance, sans laquelle on ne peut avancer, progresser dans la vie. Les spiritualités orientales utilisent d’ailleurs indifféremment les mots de foi et de confiance pour parler de cet état d’être. Le bouddhisme, par exemple, part d’un constat empirique : sans une foi-confiance préalable dans le dharma, l’enseignement du Bouddha, tout progrès spirituel est impossible. Et sans une foi-confiance préalable dans le maître, on ne peut pas intégrer ses enseignements. La raison en est simple : si nous n’avions pas foi que ce que nous allons étudier va nous être profitable, nous ne l’étudierions pas sérieusement. Les enfants connaissent cette vérité et ils l’appliquent spontanément : ils ont foi en leurs parents, ils les croient, et apprennent ce qu’ils leur transmettent. Cela vaut aussi bien pour la transmission de la culture et des valeurs que pour tous les autres apprentissages. C’est d’ailleurs ainsi que, comme la plupart d’entre nous, j’ai appris à faire du vélo : mon père derrière moi me maintenait en équilibre, je ne le voyais pas et j’avais peur, je lui ai dit de ne pas me lâcher, il m’a demandé de lui faire confiance. Quelques mètres plus loin, je me suis aperçu que je pédalais tout seul. J’avais réussi à me lancer grâce à la foi-confiance que j’avais en lui. […]
La foi est donc tout d’abord indispensable pour progresser par la confiance que nous faisons à d’autres individus qui en savent plus que nous (parents, éducateurs, scientifiques, sages), ensuite parce qu’elle nous aide à vivre et à nous développer en nous fiant au monde et à la vie. Nous sommes motivés pour progresser, pour apprendre, pour avancer, pour chercher, pour nous engager, pour créer, parce que nous croyons qu’il y quelque vérité et quelque bonté dans le monde et dans la vie. Sinon, à quoi bon se lever le matin
Cette foi varie selon les individus. Chez certains, le désespoir, la peur, le ressentiment, la colère l’emportent. L’existence devient alors douloureuse. La vie au quotidien peut se transformer en enfer quand elle est dénuée de confiance. Le monde apparaît hostile, dangereux. La peur remplace la confiance. On n’ose plus prendre un avion de peur qu’il ne s’écrase, on n’ose plus pas entrer dans une relation amoureuse de peur d’être trahi ou abandonné, on n’ose pas postuler à un emploi de peur que notre candidature ne soit rejetée. Et, au lieu de progresser, on reste paralysés dans notre vie professionnelle, affective et sociale. Notre existence devient impossible si on n’a pas un minimum de confiance. En soi, dans les autres, dans la vie. […] inrees.com - 25 Octobre 2012
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