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18/02/2016

De la contre-société populaire à l'implosion révolutionnaire, au confédéralisme national (2/2)

Drapeau-Bleu-Blanc-Rouge.jpgPour, à présent, donner le vertige au pouvoir politique, il y a les émeutes populaires. Cela demande à ce qu'une bonne partie du peuple se fasse entendre, réussisse donc à parler, ou crier, d'une même voix. Tout ce qui se veut « nouvelles mœurs » œuvrant pour une plus grande dégénérescence éthique et un nihilisme social sont à combattre. Pourquoi se couper en deux – allusion au clivage politico-bourgeois gauche-droite – quand on s'oppose, par exemple, au mariage « pour tous » et, en même temps, à l'augmentation de l'âge de départ à la retraite ?

Je souhaite enfin aborder la nécessité du complot. Car les solutions les plus sérieuses, qui chambouleraient le plus profondément l'ordre capitaliste, ne peuvent évidemment pas être dé-voilées publiquement. D'où l'importance du secret. Parmi les sérieux révoltés, il en faut donc des visibles et des invisibles. L'entrisme est, au passage, une pratique qui a du bon. Puisque, pour mieux comprendre et combattre le système, il faut le côtoyer, le pénétrer. C'est l'honneur qui guide notre sérieux. Et il n'existe pas sans fidélité à soi. Ainsi, nous ne pouvons être fiers ni de nous ni des autres si personne n'est fidèle à soi.
En abordant l'implosion révolutionnaire par le besoin d'émeutes, de complots et de mutineries, je m'inspire de la posture de Charles Maurras issue de son livre intitulé Si le coup de force est possible, dans lequel il écrit qu' « il est permis de calculer :
– soit la mutinerie militaire ;
– soit une émeute populaire ;
– soit un complot proprement dit, ourdi par un petit nombre d'hommes persuadés que la victoire n'est pas aux gros bataillons, mais à la compagnie ou même à la section qui ose ; une maigre escouade, quatre hommes, un caporal, peuvent avoir raison de tout un régime s'ils ont bien choisi le moment et le point où frapper.

Le nombre, au vrai, importe peu. »
L'anarchisme, lui, n'est pas qu'une espérance mais – en l'occurrence, proudhonien – il est aussi un pragmatisme ne nous faisant pas perdre à l'esprit que le peuple français se forme aujourd’hui de plus de soixante-cinq millions d'habitants, que plus le nombre d'individus est grand, plus un intérêt complexe et commun à eux est difficile à être réalité. D'où, d'une part, des rôles répartis selon les compétences de chacun dans la potentialité d'une mutinerie, d'une émeute ou d'un complot ; d'autre part – et le sens de l'implosion est plus profond ainsi –, une ré-volte populaire certes éparse – aux opérations différentes d'une région à une autre, d'une grande ville à une autre – mais pré-parant non pas le retour d'un pouvoir jacobin, avec toute sa mythologie mensongère, mais la confédération.

Attention, « opérations différentes » ne signifie pas « opérations divergentes ». Compte tenu de la subsistance d’un patriotisme populaire et des piètres institutions étatiques actuelles, je conçois avec difficulté la volonté d'une libération locale majeure sans celle d'une libération nationale. Surtout que je différencie l’État de la nation ; et l'État, en bridant les intérêts de la commune, bride en même temps ceux de la nation tout entière.
Certes, en outre, les intérêts des Bretons ne sont pas identiques à ceux des Alsaciens. Seulement, l’élan patriotique peut entraîner une mobilisation à l’échelle nationale afin de com-battre les élites supranationales dont européennes. Autrement, nous sommes condamnés à un autonomisme local aliéné car dé-pendant, par les subventions, de ces élites. Il faut inverser l'actuelle pratique fédéraliste. Le pouvoir du département est la solution contre l'abus de pouvoir de la région – à tel point que tous les départements d'une région doivent déterminer eux-mêmes son pouvoir. Analogiquement, le pouvoir national est la solution contre la dictature européenne actuelle.

« Le contrat de fédération ayant pour objet, en termes géné-raux, de garantir aux Etats confédérés leur souveraineté, leur territoire, la liberté de leurs citoyens ; de régler leurs différends ; de pourvoir, par des mesures générales, à tout ce qui intéresse la sécurité et la prospérité commune ; ce contrat, dis-je, malgré
la grandeur des intérêts engagés, est essentiellement restreint. L'Autorité chargée de son exécution ne peut jamais l'emporter sur ses constituantes ; je veux dire que les attributions fédérales ne peuvent jamais excéder en nombre et en réalité celles des autorités communales ou provinciales, de même que celles-ci ne peuvent excéder les droits et prérogatives de l'homme et du citoyen. S'il en était autrement, la commune serait une commu-nauté ; la fédération redeviendrait une centralisation monar-chique ; l'autorité fédérale, de simple mandataire et fonction su-bordonnée qu'elle doit être, serait regardée comme prépondé-rante ; au lieu d'être limitée à un service spécial, elle tendrait à embrasser toute activité et toute initiative; les Etats confédérés seraient convertis en préfectures, intendances, succursales ou régies. Les corps politique, ainsi transformé, pourrait s'appeler république, démocratie ou tout ce qu'il vous plaira : ce ne serait plus un Etat constitué dans la plénitude de ses autonomies, ce ne serait plus une confédération. » (Pierre-Joseph Proudhon, Du Principe fédératif)

Louison Chimel - texte présent dans son prochain livre Anarchiste conservateur

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