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08/02/2016

Fédéralisme et confédéralisme : les différences

83569747_o.jpgOn m’a plusieurs fois demandé la différence entre le fédéralisme et le confédéralisme. Pour faire bref, on peut faire deux différences, de degré et de nature :
— de degré si on juge que, dans une confédération, la décentralisation est simplement plus importante et la concentration des pouvoirs à un quelconque échelon territorial l’est moins que dans une fédération. Ainsi, un régime politique jugé confédération par les uns peut être jugé fédération par les autres. Je reviens plus loin sur cette confusion.
— de nature si les pouvoirs attribués à un échelon supérieur sont décidés démocratiquement à l’échelon inférieur. En fait, le principe confédératif repose sur l’idée d’une inversion totale des pouvoirs, revenant aux citoyens qui, d’abord au niveau communal, exercent au maximum la vie démocratique et décident eux-mêmes, par le biais de leur mandataire impératif, de ce qu’ils allouent comme pouvoir à l'échelon supérieur, le canton (fédération de communes) puis ainsi de suite.
Dans une confédération, ce sont les citoyens décident du principe de suppléance devant être assuré par l'échelon supérieur. Tandis que, dans une fédération, c’est l’État qui alloue ce qu’il veut bien allouer en termes de pouvoirs et gère ainsi lui-même l’étendue de la décentralisation et de la déconcentration.

Maintenant, du philosophe Pierre-Joseph Proudhon au politique Charles De Gaulle, l’usage des mots fédération et confédération a été plus d’une fois confondu. Disons, par exemple, que le confédéralisme peut être qualifié de fédéralisme intégral. Il peut, par ailleurs, concerner aussi bien le domaine purement politique que le domaine économique. L'autogouvernement, c'est l'autogestion dans les entreprises, si l'on suit Proudhon. Quant à De Gaulle, il était à la fois pour la régionalisation (allant dans le sens de la décentralisation) et la cogestion (association capital-travail).
A l’échelle mondiale, au passage, en suivant la précédente logique, le confédéralisme fait respecter le primat du pouvoir national sur celui continental. Ainsi, ceux qui croient que défendre le confédéralisme ou, au moins, un fédéralisme fort décentralisé fait le jeu de l’actuel fédéralisme européen se trompent. Puisque les institutions européennes sont antidémocratiques. Le pouvoir supranational y prime sur le pouvoir national. Or, le principe confédératif dit le contraire. Étant données, de plus, les actuelles circonstances géopolitiques, il faut, par pragmatisme, défendre particulièrement l’échelon national menacé. Mais ce n'est pas oublier, si on défend le précédent principe, l’auto-administration des régions, des départements, des communes pour idéal.

Enfin, le confédéralisme, bien que fort sympathique, peut sembler relever d’une utopie (anarchie). Dans la pratique, un fédéralisme très décentralisé, qui concentre, au niveau national, les pouvoirs régaliens (assurer la sécurité intérieure et extérieure (police, justice, armée) et battre monnaie) peut être salutaire (minarchie).
L’indépendance nationale ainsi que des principes moraux fondamentaux peuvent être assurés et représentés à l’échelle du pays par un roi (monarchie fédérative). Ce qui, en l’occurrence, réconcilierait la France avec le pan le plus important de son histoire.
Anarchie et monarchie, deux solutions semblant bien distinctes aux premiers abords mais qui, en même temps, peuvent s’interpénétrer. Salvadore Dali défendait bien « notre anarchie, celle d’en bas », devant être « protégée par l’ordre d’en haut ». Il ajoutait : « En haut, le maximum d'unité, en bas le maximum d'hétérogénéité. »

En complément, mon article Agoravox suivant : Le principe fédératif proudhonien

Louison Chimel

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