30/03/2016
Sur la pornographie moderne
Concernant la pornographie, nous pouvons fortement désapprouver sa banalisation par Internet, rendant une infinité de vidéos accessibles à n’importe qui et à n'importe quel instant. En plus, la mise en scène de performances extrêmes – non démunies de violences – et de corps « parfaits » ou refaits, aux membres surdimensionnés, s'éloigne beaucoup de la réalité des pratiques sexuelles des gens ordinaires. Ces dernières décennies, s’est construite, en outre, une véritable industrie capitaliste de la pornographie, mettant très souvent de côté toute esthétique érotique et banalisant notamment la nudité. Nous pouvons dire, à la façon de Pier Paolo Pasolini dans ses Écrits corsaires, que la famille est aujourd’hui aux prises avec un « néo-hédonisme totalement matérialiste et laïque, aux sens les plus stupides et les plus passifs de ces termes ». Internet, de son côté, peut être très utile comme très néfaste.
« Donner aux enfants des racines et des ailes » est un proverbe yiddish qui image bien la vision de l’anarchisme conservateur à propos des devoirs des parents vis-à-vis de leurs enfants car nous pouvons logiquement comparer la tendance anarchiste aux ailes et la tendance conservatrice aux racines. Je vous renvoie tout simplement à la partie de mon livre L’Anarque nommée Autorité sur soi autolibératrice. Aux parents, donc, de :
– oser camper sur certaines limites dans le but de protéger leurs enfants, d’être vigilants à l’égard de l’utilisation d’Internet par leurs progénitures tout en étant attentifs à leurs questionnements ;
– de s’associer entre parents toujours plus et mieux pour faire de la prévention et représenter une digne contre-culture face à la pseudo-culture dominante attisant les compulsions.
Nonobstant, l’association en question doit prendre une tournure réellement politique en œuvrant idéalement pour la rupture avec le capitalisme qui donne les moyens d’exister à cette pornographie débridée :
– produisant des tonnes de vidéos et à bas coût, avec des interprètes à la fois aliénés socialement et miséreux moralement ;
– entretenant un phénomène de sexualité de substitution auprès des téléspectateurs et internautes – soient des consommateurs plus attachés à leur ordinateur que désireux de partir à la rencontre de « vrais gens ».
L’internaute devient alors un élément atomisé des classes populaires, régulièrement avide de vidéos pornos, dont des milliers sont gratuites et totalement libres d’accès. Il devient, à son tour, moralement pauvre et plus que jamais solitaire. Il lui reste alors à s’appauvrir aussi économiquement, en brûlant sa carte bancaire sur des jeux d’argent en ligne, à l’existence potentiellement remise en cause au nom d’une pensée économique radicalement opposée au système en place. Louison Chimel, Carnets d'un anarchiste conservateur
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