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28/01/2016

Gare aux « réactionnaires », ils sont partout ! (Un rétroviseur, ça doit servir ! (3/4))

NOTE (1) Gare aux « réactionnaires », ils sont partout !
« C’était mieux, le Monde sans téléphone portable et/ou sans Internet » : voilà un exemple simple de jugements qui, même dans le cas où ils s’accompagnent d’une certaine argumentation, auront peu de mal à réveiller des préjugés chez toute personne veillant à s’adapter à la modernité (il n’y a, d’ailleurs, pas que de mauvaises raisons à cela). Quels préjugés exactement ? Ils peuvent s’exprimer par des qualificatifs uniquement injurieux com-me (pour les plus polis d’entre eux) « idiot », « stupide » ou « crétin ». Nous avons, sinon, plus élaboré et bienveillant : « illuminé ». Nous avons, enfin, ceux typiquement à la mode comme « réactionnaire ». En l’occurrence, si nous voulons passer pour un expert de la gâchette verbale au cours des « buffets dînatoires » pour bourgeois bohèmes bien pensants, il faut opter pour la formule raccourcie : « réac ».
Si je pense que, par certains côtés, nous pouvions vivre mieux quand le mobile n’existait pas alors je suis automatiquement un réac.
Évidemment, nous avons des réactionnaires plus fréquentables que d’autres. Un Lorànt Deutsch, par exemple, passe encore à la télévision « malgré » ses livres sur l’histoire de France avec une approche monarchiste. Toujours est-il qu’en 2013 sur le plateau de l’émission de télé nommée Touche pas à mon poste, tandis qu’il nous rappelait ce qui, pour moi, est une banalité – « On est les héritiers d'une histoire ! » –, il a reçu comme réponse entre autres un « Non, ça c'est réactionnaire ! » de la part du journaliste Gilles Verdez. Précisons que, dans la bouche d’un distributeur médiatique de brevets de « bonnes vertus » modernistes et mondialistes, un réactionnaire est accessoirement un raciste donc un nazi, confondu avec un facho – abréviation de « fasciste » –, laissant donc entendre que nazisme et fascisme c’est exactement la même chose (à ce propos, vouloir apporter des nuances historiques par simple amour de la vérité est bien entendu suspect).
Pourtant, en utilisant à tire-larigot le terme de « facho », ne banalisons-nous pas ce que peut comporter de moralement nuisible l’idéologie fasciste authentique ? En outre, s’il y avait réellement autant de fascistes représentés par ceux que la gauche du Politiquement correct surnomme fachos, je pense que nous serions encore sous un régime de chemises noires. Comme ce n’est pas le cas, nous pouvons en déduire facilement qu’un certain nombre de personnes qualifiées de fachos ne sont pas fascistes. Une remarque analogue à propos d’une autre abréviation : très souvent aujourd’hui, le professeur est un prof. Certes, dans ce cas, celui qui est qualifié de prof est généralement un vrai professeur, un individu exerçant le métier d’enseignant. Je constate toutefois que c’est historiquement quand l’autorité du professeur s’est bien affaiblie que ce dernier est devenu un simple « prof ». (Cela ne sous-entend pas que j’idéalise l’école d’antan.) En conséquence, parler de facho et de prof nourrit le mépris des rôles éthiques de l’histoire et de l’enseignant.
Sans vérifier, je parie quand même que, dans le dictionnaire – pardon, dans le dico –, fasciste et facho n’ont pas le même sens. Au passage, à défaut de fréquemment consulter le dictionnaire papier comme autrefois, nommons-le dico. En résumé, le professeur et le dictionnaire, en perdant de leur prestige culturel, étaient prêts à ne devenir qu’un prof et un dico. En suivant la même logique, nommons donc fachos un ensemble hétéroclite d’individus – notamment les « cathos tradi », les monarchistes
et puis, pendant que nous y sommes, tous les opposants à la Gestation Pour Autrui – sans savoir vraiment ce dont retourne historiquement le fascisme. Louison Chimel, Les Cahiers d'un Anarchiste conservateur

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