15/04/2016
Le Mal est quantitatif, le Bien est qualitatif (2/2)
Sachons toujours, malgré la pollution du quantitatif, discerner le Beau et le Bon, même s’ils semblent êtres rares à croiser sur notre chemin. La rareté doit nous donner l’idée de ce qui est précieux donc de ce qui est vraiment de qualité.Il faut savoir dénicher le Bien sous les multiples couches insidieuses du Mal. C’est le « diamant caché sous une montagne d’excréments » de George Orwell dans Le Quai de Wigan même s’il désigne ainsi, pour être précis, l’idéal mêlant « justice et liberté ». « Plus c’est gros, plus cela passe », le Mal, c’est le culot outrageant, la perversité – éventuellement intellectualisée –, la démesure au service de la destruction des parcelles du Bien. Et même si, en tel lieu et avec telles personnes le véhiculant mal ou pas du tout, le Bien est très minoritaire, il sera vainqueur. Sa nature le destine à cela.
Et puis, finalement, le Beau et le Bon sont-ils si difficiles à trouver ? Dans L’Anarque, je rends hommage aux plaisirs des sens.Le Beau, c’est d’abord la nature, avec sa parfaite et complexe autogestion, qui suit sa loi dictée peut-être par un esprit qui lui est propre. « L'homme est l'espèce la plus insensée, il vénère un Dieu invisible et massacre une nature visible ! Sans savoir que cette nature qu'il massacre est ce Dieu invisible qu'il vénère. » (Hubert Reeves, astrophysicien et écologiste franco-canadien)Au passage, je crois de plus en plus que c'est au milieu des forêts et des champs que nous sommes le mieux reliés au Ciel – avec son monde invisible, s’il doit exister. Il y a une meilleure connexion entre la Terre et le Ciel en ces lieux, à l’environnement le plus authentique car naturel et non transformé – je dirais même travesti, quand les bâtiments y sont froids, mornes et polluants – par la main bâtisseuse. C’est loin des interférences nous reliant à notre matérialité, à nos souffrances et attachements terrestres, que nous pouvons envisager la communion entre la Terre et le Ciel. En outre, regardons les étoiles. Peut-être, d’ailleurs, que nous avons toujours l'esprit un peu plus libre quand nous croyons à notre bonne étoile, même si ceci paraît parfois bien difficile étant donnée l’éventuelle amorce de notre destin aux indignes conditions de vie.Le Bon, ce sont les produits de la nature assouvissant nos besoins primaires : les fruits et les légumes, les vertus de la baignade ou de l’ensoleillement. En vérité, le sens des limites originel se situe bien dans la protection de la nature et de ce qu’elles nous offrent. Notre plasticité morale, le sens le plus vertueux du progrès, dépendent vraiment de la sauvegarde de la nature et donc de la sollicitude pour mon prochain puisque lui et moi sommes nous-mêmes produits de la nature, notre culturalité dépendant de capacités offertes par la nature. Ainsi, le Beau c’est également le sourire d’un enfant, le Bon la bienveillance du parent. Louison Chimel, extrait de Anarchiste conservateur. Louison Chimel, extrait de Anarchiste conservateur
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