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07/10/2013

L'Anarque, extrait 2

couv-products-99349.png"L’Anarchie est éternelle pour deux raisons : parce que c’est une utopie et que c’est la plus belle. A cause de cela, nous pourrions dire que c’est la plus utopique des utopies. C’est la plus difficilement réalisable. En même temps, est parfois trop rapidement qualifié d’utopie un idéal de société qui mettrait en péril partiellement ou totalement le système existant. Ce sont les tenants de ce dernier qui portent ce jugement, avec les populations soumises à eux, invitées à ne pas trop se poser de questions sur l’Etre, le Devenir et un monde meilleur.
L’anarchiste est contre les élections. Par conséquent, pour qu’une société libertaire naisse dans un Etat, il faut qu’une majorité des sujets de son peuple révolutionne dans ce sens. Voire l’ensemble des sujets puisque l’anarchisme s’inscrit notamment dans l’idée de ne pas imposer un idéal à autrui. Chose bien dure à trouver réalisable. Il s’agirait, par ailleurs, d’une révolution non pas pour un remplacement de gouvernement mais l’annihilation de l’Etat lui-même étant donné l’anti-étatisme anarchiste incontournable. Il est difficile d’imaginer une zone géographique qui n’appartient plus à aucun Etat au beau milieu de tous les autres Etats. Par conséquent, et l’idéal anarchiste promeut en même temps ceci, la société libertaire ne peut exister, dans l’absolu, qu’après la disparition de l’ensemble des Etats du Monde ! Difficile, encore une fois, de penser que c’est possible.
De plus, si l’anarchiste est pacifiste et détient comme idée de la liberté celle de respecter l’individu qui ne veut pourtant pas se libérer, il n’utilisera aucun moyen d’imposer ses convictions auprès des autres. Le libertaire pacifiste et antimilitariste Barthélémy de Ligt écrivit que « plus il y a de violence, moins il y a de révolution ». L’absence de violence peut être un indicateur de progrès civilisationnel. En conséquence de quoi, nul besoin de révolution dans une société sans violence. La société dépossédée de toute forme de violence – physique et morale – est composée seulement d’individus libres. En résumé, moins il y a de violence, moins il y a besoin de révolution. En contrepartie, la violence indique un malaise existant. Nous pouvons aller dans le sens de Ligt si la violence est utilisée par l’Etat afin de diviser la nation, au sens de peuple. (Nous voyons dans une autre partie la différence entre Etat et nation.) L’Etat, avec la violence qu’il instrumentalise, oppose des hommes issus de la même nation qu’il dit représenter. Ou bien il fait la guerre à un autre Etat. Dans le premier ou le second cas, il use de son pouvoir et étouffe ainsi les capacités de révolution. Dans l’histoire toutefois, cet abus de pouvoir étatique n’a pas empêché le sursaut populaire à partir du moment où le peuple a su se fédérer et n’user de violence que contre ses élites. Phase intermédiaire d’une révolution : une résistance. Résister, c’est se défendre, ne pas céder, supporter. C’est donc arriver à détenir assez de liberté réelle afin d’avoir conscience de l’Etat malfaisant et, plus largement, des failles du système dans lequel nous vivons." Louison Chimel - L'Anarque

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