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04/01/2016

Point de la semaine : notre incapacité politique (partie 3)

t36_rlm0581mj_2.jpg?itok=EnSYTjG_Bonne année ! Que cette année soit, le plus possible, une année d’éveil des consciences et des volontés dissidentes de défendre activement sa Cité, sa région, notre pays la France !
Dans le modèle confédéral que je préconise, les institutions seront telles que nous gérerons nous-mêmes le bien de la Cité. Nous occuper du bien de la Cité ne doit pas, bien sûr, occuper tout notre temps. Seulement, je suis sûr que beaucoup de gens trouveraient cela attrayant, deviendraient passionnés par la cogestion de la vie publique – dépourvue, par ailleurs, de toute recherche de domination personnelle étant données les institutions confédérales qui seraient en vigueur.
Pour ce faire, il faut, c’est vrai, faire confiance, beaucoup confiance, à l’homme, à son bon sens, à son sens du bien commun. Seulement, je suis sûr, encore une fois, que la vertueuse pratique politique en question relève d’une nécessité – et va donc dans le sens de l’émancipation individuelle et collective – et ne serait alors vécue telle une contrainte.
Plus spirituellement parlant, s’occuper du bien de la Cité, c’est se reconnecter avec son humanité, dans son sens le plus digne et même le plus noble, par les vertus – qui alors irrigueraient à la fois notre cœur et la société – et par les heureuses conséquences sociales.
Au passage, nous pouvons juger que la précédente propension à faire confiance relève d’une naïveté étant donnée la corruptibilité humaine. Néanmoins, si nous considérons que le bon sens signifie vraiment quelque chose, si nous en avons une idée même plutôt abstraite mais qui donc se rapporte à notre spontanéité éthique, c’est qu’il est encore retrouvable dans des proportions intéressantes. Car il réside déjà dans cette spontanéité, qui est aussi la vision intuitive d’une bonne conduite, d’une socialité forcément en adéquation avec la dignité partagée.
De cette façon, nous pouvons dire que l’origine du bon sens se situe dans notre âme ayant fourni à l’esprit la moralité, dans notre sentiment inné de ce qui est juste. Ce dernier, nous pouvons le juger ancré plutôt qu’inné dans le sens où il est transmis entre générations.
Il n’empêche qu’à cause de la précédente corruptibilité – attisée de diverses façons dans notre société moderne ultralibérale ayant très peu de rapport avec les libertés authentiques – la confiance en la pérennité du bon sens retrouvable chez beaucoup d’individus ne doit pas nous détourner d’une certaine vigilance amenant à défendre la notion d’héritage prise ici dans sa dimension éthique en particulier. De plus, afin de faire société, il faut sans doute perdre un peu de liberté relative à notre essence, qu’elle soit naturelle (animalité) ou culturelle (individualité). Et, en même temps, la deuxième se parfait dans l’existence qui prend tout son sens dans la vie sociale, dépendant nécessairement d’une conscience collective. Ce qui nous ramène à ce que nous dit le philosophe Jean-Jacques Rousseau et que je reformule ainsi dans mon dossier internet appelé Rousseau contre les Lumières : « Le passage nature-culture peut être positif dans une conscience préalable que la liberté toute sociale ne peut être conquise qu’en perdant une certaine part de liberté. »

Ce point de la semaine est dédié aux principes non négociables qui pourraient être introduits dans la constitution de la confédération au niveau national. Mes propositions :
– les principales libertés retrouvables dans les Droits fondamentaux dont certains peuvent être mis de côté car se confondant avec des droits « très libéraux ». Parmi eux, il y a ceux qui sont adaptés à une logique économique inéquitable, et d’autres que concrètement ne peut pas faire valoir, dans l’ordre économique et politique actuel, l’ensemble des citoyens. Il y a donc bien la nécessité de faire un tri et une mise à jour ;
le respect de la souveraineté nationale. Soit la primauté du pouvoir politique de l’échelon territorial national sur celui continental et sur toutes les instances supranationales). Soit également la faculté de la France à battre sa propre monnaie, faire ses propres lois, assurer l’indépendance de son système judiciaire et de son armée destinée avant tout à assurer la paix civile et non à faire des guerres en dehors de ses frontières en ne respectant pas la souveraineté des autres pays ;
l’égalité de traitement des citoyens devant la loi à chaque échelon de la confédération dont ils sont membres par leur nationalité et leur lieu de résidence ;
l’égalité d’accès des citoyens à l’ensemble des services publics de santé ;
l’Éthique de Réciprocité afin de mettre en avant la mutualité : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne vous voudriez pas qu'on vous fasse ; Faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. » Ce qui débouche sur la reconnaissance du régime des contrats (diplomatiques, institutionnels, économiques et sociaux). Préciser cette règle, c’est s’opposer à la facilité, entretenue par l’éducation du libéralisme, amenant à considérer que la mutualité est « l'affaire d'économie politique, non de gouvernement » (Pierre-Joseph Proudhon, De la Capacité politique des classes ouvrières) ;
– la maxime suivante : « À chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres. » Ce qui doit déployer, dans toutes les fédérations, un service public de reconnaissance de la qualité (combinant qualification et capacité) de tous les travailleurs. Ce qui transforme le mutualisme du point précédent en socialisme entendu comme société décente et donc société juste ;
la protection de la force de travail contre la « force de capital », de l’économie réelle contre l’économie virtuelle ;
– l’interdiction, par n’importe quelle fraction citoyenne pourtant mandatée pour des actions bien précises par une partie du peuple, d'endetter la confédération dans le but de combler des intérêts privés ;
– l’assurance que l’ensemble des banques présentes sur le territoire de la confédération nationale soit nationalisé pour permettre leur mutualisation toujours à l’échelle nationale ;
Les principes énonçant des valeurs plutôt que les fonctionnements institutionnels pourraient être rassemblés dans une charte éthique intégrant la constitution confédérale.

Au nom de la démocratie, nous pouvons toujours, cependant, juger que les citoyens doivent avoir les moyens de proposer directement des modifications de la constitution de la confédération nationale. Nous pouvons, pour cela, nous inspirer du droit d’initiative populaire fédérale, trouvable en Suisse. Ceci est un droit constitutionnel extensible au domaine législatif et à tous les échelons territoriaux. C'est ce qui permet aux citoyens d’agir directement sur les constitutions et les lois aux échelons communaux, cantonaux, départementaux et régionaux. De toute façon, celles-ci, dans une confédération authentique, doivent déjà être les fruits de la volonté citoyenne.
Naturellement selon les échelons, la décision peut se prendre par l’intermédiaire de représentants de citoyens. Seulement, les mandats de ces représentants sont très cadrés afin que l’action menée par ceux-là corresponde le mieux possible à la volonté des citoyens qui les ont momentanément désignés. Un mandataire rapporte forcément la parole du citoyen qui l’a choisi. Les mandats en question ont des modalités particulièrement calquées sur le modèle du mandat impératif.
Nous savons, sinon, que la démocratie directe (donc la démocratie la vraie), c’est la mise en pratique de la recherche permanente d’un intérêt commun par les citoyens eux-mêmes. Tout intérêt commun :
– peut être considéré comme une somme (indéterminable exactement) de plusieurs autres intérêts communs (exemple : l’intérêt d’un département est la somme des intérêts convergents de ses communes). Ceux-là ne doivent pas seulement cohabiter mais s’interpénétrer au nom de la cohésion sociale ; interpénétration rendue possible par le double principe fédératif de la confédération nationale associant les individus comme à la fois des citoyens et des travailleurs. Un intérêt commun est fondamentalement la jonction d'intérêts individuels dont les points communs reposent d’abord sur les besoins physiologiques et sociaux élémentaires de tout individu. L’intérêt commun « de base » est dégagé à l’échelle d’une commune voire, déjà, d’un quartier quand, dans cette dernière, sont reconnus, avec leurs assemblées, plusieurs quartiers ;
– repose sur une vérité commune qui certes évolue – car une société n’est pas historiquement figée et les humains ne sont pas des robots à la mémoire préfabriquée – mais ne change pas non plus tous les quatre matins puisque, justement par notre mémoire et notre raison, nous aspirons à être des êtres constants et conséquents. D’ailleurs, la responsabilisation collective par la démocratie la plus vraie doit appuyer notre capacité à changer ce qu'il faut et conserver ce qu’il faut dans la société. De surcroît, la première redonne absolument sens à l’idée de bien commun, qui est cet intérêt permanent. Nous savons bien, par exemple, que, pour vivre, nous avons besoin d’avoir un toit et de manger régulièrement. Aussi, c’était valable hier et cela le sera demain : nous ne pouvons pas faire n’importe quoi avec la nature car elle nous permet notamment de respirer le bon air nécessaire à notre bonne santé physique – puis mentale et morale. En conséquence, il existe bien, selon les besoins constants de l’humanité, ce précédent intérêt permanent.
Et même si, une fois, des gens votent « mal » – faute de réalisme à propos, par exemple, des moyens économiques et techniques à fournir afin de lutter contre des phénomènes naturels matériellement dégradants –, ils seront logiquement mieux avertis et préparés la seconde fois. Apprendre réellement – puis maîtriser pour devenir responsable –, c’est éventuellement faire des erreurs et les comprendre pour ne pas les rééditer.

Nous verrons la prochaine fois ce que peuvent encore désigner l’État, la centralisation et l'unification du pays à travers ce modèle très décentralisé qu'est la confédération nationale. Louison Chimel

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