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15/09/2015

Hillary Clinton - Etats-Unis : la guerre « pour le terrorisme » (1/2)

American_Empire.jpgCertes, un fondamentalisme islamique existe, il n’est pas à ignorer. Il existe donc des Occidentaux qui – sans chercher à stigmatiser les Musulmans puisque, pour une très grande majorité d’entre eux, ils vivent en paix et font partie des classes laborieuses – sont sincèrement inquiets de l’islamisation de leurs pays. Car ils relèvent des coutumes musulmanes toujours plus répandues dans la société occidentale, même si relevant de revendications d’une infime minorité d’individus : repli communautaire dans les banlieues, interdiction de manger du porc dans les cantines, généralisation de la commercialisation de la viande hallal, horaires aménagés à la piscine publique pour les femmes musulmanes afin qu’elles ne se retrouvent pas avec des hommes. Si l’islamisation est seulement l’augmentation du nombre de Musulmans en Occident, et sachant que, parmi eux, il existe une catégorie d’islamistes – même très minoritaires –, elle engendre toujours, naturellement, un peu plus d’islamisme.

En tout cas, la précédente inquiétude des Occidentaux non musulmans sert les élites atlantistes à diviser le monde en deux, à instrumentaliser la peur, pour mieux régner et justifier une surveillance plus importante de nos faits et gestes en nous faisant croire que nous sommes libres uniquement après avoir consommé des drogues télévisuelles ou purement chimiques. Les mesures libérales sécuritaires qui en découlent cherchent, en réalité, à protéger ces élites plutôt que les peuples appauvris et apeurés. Effectivement, les atlantistes qui, sur le plan économique, ont du mal à gérer l’épuisement des matières premières ainsi que la concurrence sauvage des entreprises chinoises, dénoncent une terreur islamique financée par des dirigeants politiques qatariens et saoudiens, en même temps heureux de bénéficier des pétrodollars ; quand ce ne sont pas les autorités étasuniennes qui s’y collent directement !
Car, d’après un article du journal Le Monde datant du 21 juillet 2014 (la source n’est donc pas conspirationniste), le Federal Bureau of Investigation (F.B.I.) – le principal service étasunien de police judiciaire ainsi qu’un service de renseignement intérieur – « pourrait avoir créé des terroristes » musulmans. En d’autres termes, le F.B.I. aurait « « encouragé, poussé et parfois même payé » des Musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filature montées de toutes pièces ». Ces personnes – « vulnérables, souffrant de troubles mentaux et intellectuels » – étaient, jusqu’ici, respectueuses de la loi. Dès lors, on leur aurait suggéré « l’idée de commettre un acte terroriste ». Plus exactement, « des informateurs ou policiers infiltrés auraient alors interagi avec elles en élaborant le plan d’attentat, en fournissant les ressources pour le mettre en œuvre, puis en persuadant, voire en faisant pression sur la personne pour qu’elle y participe ».
L’article du Monde, en vérité, relaie les conclusions d’un rapport datant de juillet 2014 et provenant de l’Organisation non gouvernementale Human Rights Watch, « aidée de l’Institut des droits de l’homme de l’école de droit de l’université de Columbia ». Le rapport repose sur « vingt-sept affaires, de l’enquête au procès, en passant par l’inculpation et les conditions de détention » avec entrevue de 215 individus dont les « inculpés ou condamnés eux-mêmes », leurs proches, ainsi que des avocats, des juges et des procureurs.
Dans ce texte, est stipulé que « la moitié des condamnations résultent de coups montés ou guet-apens ». De plus, « dans 30 % des cas, l’agent infiltré a joué un rôle actif dans la tentative d’attentat ».
Dans cette étude, nous retrouvons entre autres les cas suivants :
– les « quatre de Newburgh », « accusés d’avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine, alors que le gouvernement avait, selon un juge, « fourni l’idée du crime, les moyens, et dégagé la voie », transformant en « terroristes » des hommes « dont la bouffonnerie était shakespearienne » » ;
– Rezwan Ferdaus, « condamné à dix-sept ans de prison à l’âge de 27 ans pour avoir voulu attaquer le Pentagone et le Congrès avec des mini-drones bourrés d’explosifs. Un agent du F.B.I. avait dit de cet homme « qu’il avait « de toute évidence » des problèmes mentaux ». Le plan avait alors été « entièrement conçu avec le policier infiltré, le F.B.I. ayant notamment financé son voyage et son armement ».

Un article de L’Obs du 21 juillet 2014 nous informe que le ministre étasunien de la Justice Eric Holder a encouragé, le 8 juillet de la même année, à Oslo en Norvège, à généraliser les opérations de filature menées depuis les attentats islamistes du 11 septembre 2001 « afin de mettre au jour d’éventuels complots d’attentats par des Européens radicalisés en Syrie » et ayant rejoint l’organisation armée islamiste appelée l’Etat islamique (E.I.). Holder ajoute que ces opérations, assurées par le F.B.I. pour combattre le crime organisé mais « étendues au terrorisme » après ces attentats, se font « avec une précision et une précaution extraordinaires, pour veiller [...] à ce que les suspects ne soient ni piégés ni privés de leurs droits juridiques ».
Or, selon Andrea Prasow, l’un des auteurs du précédent rapport, si le gouvernement fédéral des Etats-Unis cherche à rassurer son peuple avec ces méthodes qui consisteraient réellement à empêcher et punir le terrorisme sur son territoire, il faut y regarder de plus près pour constater que beaucoup desdits terroristes « n’auraient jamais commis de crime si les forces de l’ordre ne les avaient pas encouragés, poussés, et parfois même payés pour commettre des actes terroristes ».

Le témoignage de Mike German, qui a travaillé comme agent spécial du F.B.I. pendant vingt-cinq ans, appuie les conclusions de l’étude de Human Rights Watch. Cet homme a démissionné après avoir dénoncé, dans son pays, « les dérives de la lutte antiterroriste ». Dans un reportage de l’émission Envoyé spécial diffusé le 12 février 2015 sur la chaîne de télé France 2, il aborde ces informateurs ayant « pour mission d’identifier des cellules antiterroristes avant qu’elles ne passent à l’action ».Certains d’entre eux, « sous pression, [...] auraient été poussés à créer de toutes pièces » ces cellules dans lesquelles ils souffleraient « mot pour mot à leurs contacts les délits pour lesquels ils seront condamnés ».
L’ancien agent ajoute que le F.B.I. est « prêt à fournir des armes, de l’argent ainsi que le plan de l’attaque ». German parle de « fabrication d’affaires » au nom d’une « politique du chiffre ». Il précise que le budget du F.B.I. a beaucoup augmenté ces dernières années – plus précisément depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis –, il « est désormais de 3 milliards de dollars annuels ».
Il semble, selon cet homme, que le F.B.I. tente « d’entretenir la peur dans l’opinion publique et auprès du Congrès [branche législative du gouvernement fédéral étasunien], qui décide de lui donner de l’argent et du pouvoir. » J’ajouterais que la peur instrumentalisée par les élites politiques nord-américaines repose, en l’occurrence, sur une diabolisation du Musulman en général et de tout ce qui nous ramène à l’islam. D’ailleurs, German nous dit que la communauté musulmane, dans laquelle « le F.B.I. mène plusieurs intrusions » – « par le biais de la mosquée ou de l’école », nous précise l’article de L’Obs –, « est suspectée d’office » et non « pas seulement pour fabriquer de faux complots terroristes » mais aussi pour espionner les Musulmans. Par conséquent, nous pouvons facilement partager l’avis de cet ex-agent condamnant les pratiques excessives du F.B.I. qui « à la fois violent la vie privée et les libertés civiques et ne sont pas efficaces contre les vraies menaces ». D’où l’émergence d’un règne de la surenchère sécuritaire anti-libertés. 
Aussi, si nous suivons le novlangue moderne et anti-dialectique — autrement dit, si nous suivons le sens détourné et abrutissant des mots que nous donnent nos « élites » politico-médiatiques —, nous pouvons dire que parfois un djihadiste n’est qu’un tueur en série qui, pendant son délit, juste avant ou juste après, prend la précaution de crier « Allahou Akbar » pour nous faire croire que son acte est raccord avec l’islam même si, en plus :
– son plat préféré est le pied de cochon accompagné d’un bon bourgogne (américanisez la nourriture et la boisson si vous le souhaitez) ;
– il n’a jamais lu une ligne du Coran de sa vie.

Louison Chimel, extrait de Anarchiste conservateur formant un article retrouvable en entier sur
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/hilla...

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