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19/10/2013

L'Anarque, extrait 5 : des différences entre anarchiste et anarque

couv-products-99349.pngL’anarchiste ne souscrit à aucun système politique existant. Il défend, par contre, celui de l’Autogestion et, plus globalement, la libre association d’individus. Mais comme chaque association peut beaucoup se dissembler par la taille, le secteur d’activité, le règle-ment intérieur puisque défini par les associés dans leur contrat, le système défendu par l’anarchiste est, en fait, un ensemble de micro-systèmes, ensemble qui se veut fédéraliste. L’Anarque, quant à lui, est conscient de la part d’absurde dans tout système, sans exception. L’absurde en question peut provenir de ce que l’Anarque qualifiera d’injuste dans un système,
ou bien de l’impossibilité pour ce dernier de perdurer, ou encore de son manque d’efficacité. D’autant que, contrairement à l’anarchiste qui est l’engagé de l’anarchisme, l’Anarque considère cette doctrine comme utopique d’un point de vue politique. Car il essaie de ne pas fournir d’espoirs vains sur le compte de l’homme, qui aime souvent le pouvoir et l’argent. Autrement dit, il voit mal des milliards d’individus devenir anarchistes, que ce soit à court ou à long terme. En s’inspirant d’une comparaison formulée par Jünger, l’Anarque pense que l’anarchisme peut être étranger à l’absence réelle de pouvoir comme le libéralisme, par exemple, peut l’être à la liberté.
Plus exactement, l’anarchiste s’intéresse à l’anarchisme dans sa dimension politique, l’Anarque dans sa dimension philosophique. Ils sont, de cette façon, tous deux amoureux de l’Anarchie qui est la finalité de l’anarchisme. Mais le premier la veut fermement comme réalisation politique et collective alors que le second la veut d’abord comme réalisation philosophique et individuelle. L’Anarque désire mesurer celle-ci comme une réalité présente (ou d’un futur très proche). En outre, il pense que le partage de sa posture peut encourager d’autres hommes à adopter la même et qu’au bout du compte se répand l’Anarchie.
Il semble naturel que son action se fasse d’abord au sein de son microcosme et dans le respect de la singularité de chaque individu l’incorporant plus ou moins longtemps. Action qui n’impose rien aux autres sauf, par exemple, dans l’urgence d’un danger à éviter. Personne ne peut, par ailleurs, lui imposer quoi que ce soit. Du moins, jamais dans sa pensée.
Louison Chimel - L'Anarque

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