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06/07/2012

La Commune de Paris (1871) Partie 6

Le 2e siège de Paris

Les « Versaillais » passent à l’attaque les premiers. Le 2 avril ils occupent le Mont-Valérien, où les Communards ont négligé de s’installer, avantage considérable, puisque cette position domine toute la proche banlieue ouest de Paris. Le 30 mars, le général de Galliffet, déloge les Communards du Rond-Point de Courbevoie et le 2 avril les "Versaillais" s’emparent de Courbevoie et Puteaux, alors que les Communards se replient vers Neuilly. Le 3 avril la Commune lance, sous les ordres de Flourens, Eudes et Duval, une contre-offensive en direction de Versailles, elle se solde par un échec à Rueil et à Châtillon. Gustave Flourens est assassiné par un officier de gendarmerie à Rueil, et Duval, sans procès est fusillé avec son état-major, le 4, sur ordre du général Vinoy. Le même jour Gustave Cluseret est nommé Délégué à la Guerre de la Commune. En réponse aux actes des Versaillais, la Commune vote, le 5 avril le décret des otages (3 otages fusillés pour un Communard exécuté), qui ne sera mis en application que pendant la Semaine sanglante fin mai. Pendant trois semaines environ, les combats sont sporadiques mais les bombardements sont intensifs, en particulier sur Neuilly, qui le 25 bénéficie d’une suspension d’armes pour permettre l’évacuation de la population. Cette période permet à l’armée versaillaise de se renforcer.

Le 26 avril, au soir, le village des Moulineaux est occupé par les « Versaillais », qui le 29 s’emparent du fort d’Issy (il est réoccupé le lendemain par les Communards sous le commandement de Rossel). Le 1er mai, Louis Rossel est nommé Délégué à la Guerre en remplacement de Cluseret qui a été révoqué. Le 4 mai les Versaillais, certainement aidés par une trahison (qui sera le prétexte de l’arrestation des dominicains d’Arcueil), enlèvent la redoute du Moulin-Saquet, où ils se livrent à des atrocités. le 5, ils s’emparent du village de Clamart. Le 8, l’enceinte fortifiée de Paris est violemment bombardée de Grenelle à Passy, tandis que le 9, le fort d’Issy est repris par les Versaillais. C’est le 8 mai, que le gouvernement Thiers, adresse un ultimatum aux Parisiens qui sont sommés de capituler. Le 10 mai, Charles Delescluze remplace Rossel démissionnaire comme délégué à la Guerre. Le 13 mai les Versaillais occupent le fort de Vanves, mais sont stoppés par l’artillerie de remparts de la Commune. Le 17 mai, la cartoucherie de l’avenue Rapp explose à la suite d’un probable sabotage. Le 20 mai, la trahison de Ducatel, piqueur des Ponts-et-Chaussées qui se trouve au bastion 24, permet aux Versaillais de pénétrer dans Paris par la Porte de Saint-Cloud. Commence alors la Semaine sanglante.

Répression

La Commune fut finalement vaincue durant la Semaine sanglante, qui débuta avec l’entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s’achever avec les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Les témoins évoquent tous de nombreuses exécutions sommaires de la part des troupes versaillaises. On évoque, selon les sources, de 10 000 à 25 000 exécutions sommaires, viols, meurtres d’ouvriers communards durant la semaine sanglante. En contrepartie, il faut noter que les Communards détruisirent une partie de Paris, notamment en incendiant volontairement plusieurs monuments publics historiques : le Palais des Tuileries, le Palais de Justice, le Palais de la Légion d’honneur, et l’Hôtel de Ville... L’essentiel de l’état civil parisien fut détruit durant ces incendies. Il est néanmoins nécessaire de rappeler que les bombardements incessants des troupes régulières Françaises et Prussiennes furent responsables de nombreux incendies.

Parallèlement, des otages sont pris par les Communards. L’archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy, est arrêté le 4 avril 1871 avec quatre innocents, selon l’ordre de la Commune de Paris qui agit selon le « décret des otages » du 2 prairial An 79. Il est enfermé à la prison de Mazas, et est exécuté à la Roquette suite à l’attaque des versaillais, le 24 mai en bénissant ses bourreaux.

La répression des Communards fut féroce : près de 10 000 condamnations à mort, 4 000 déportations au bagne de Nouvelle-Calédonie, etc. Les lois d’amnistie n’interviendront qu’en 1880.
La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris, fut construite à partir de 1873 par l’Église et l’État pour, entre autre, « expier les crimes des communards ».

Premier pouvoir révolutionnaire prolétarien, la Commune de Paris a depuis été revendiquée comme modèle - mais avec des points de vue différents - par la gauche, l’extrême-gauche et les anarchistes ; elle inspira de nombreux mouvements révolutionnaires qui en tirèrent des leçons leur permettant d’entreprendre d’autres révolutions (la révolution russe et les conseils (soviets), la révolution espagnole et les collectivités, etc.). www.histoiredumonde.net

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