22/10/2012
Origine du mot philosophie
Le mot « philosophie » (du grec φιλοσοφία) a été forgé, selon toute vraisemblance, par un philosophe de l'Antiquité du nom de Platon. Ce néologisme, il le forme en associant deux mots qui existaient déjà auparavant : philo et sophia. Philo était un préfixe très employé à l'époque. Il montrait l'intimité par rapport à une chose ; en l'occurrence ici, l'intimité avec la sophia. Ainsi, en se référant à l'étymologie, est-il coutume de dire que la philosophie est l'amour de la sophia ou, pareillement, que le philosophe est l'ami de la sophia, c'est-à-dire de la sagesse.
Platon crée ce mot, l'amour de la sagesse, pour s'opposer à ses rivaux directs qui se faisaient appeler « sophistes ». Ceux-ci prétendaient pouvoir parler de tout, et étaient très populaires parmi la population. On les aimait pour leur habileté à convaincre, et il fallait payer fort cher pour pouvoir suivre leur enseignement. Platon ne pouvait pas les voir en peinture car il comprenait que ces individus étaient des gens malhonnêtes, qui défendait tantôt une thèse tantôt son contraire. Leur seul but était de convaincre, et de gagner de l'argent grâce à leur compétence si recherchées. Les mauvaises langues diraient qu'ils étaient un peu les avocats de l'Antiquité.
Philosophia est donc inventé par Platon pour s'opposer à la sophia des sophistes, à la sagesse dont ils se croyaient investis. Platon refuse leur prétendue omniscience ; pour lui, ils ne font que tromper les gens. Il préfère de loin la sagesse que lui a enseigné son maître, le fameux Socrate. Cette sagesse (la philosophie) est différente de celle des sophistes en ce qu'elle exprime d'abord son humilité. Le philosophe, par opposition au sophiste, sera celui qui reconnaitra son ignorance.
Le philosophe courra toujours après la connaissance, et ne prétendra jamais la posséder tout entière. Cependant, cela ne veut pas dire que la sagesse est inaccessible, qu'elle fuit toujours loin devant, et que le philosophe n'arrivera jamais à l'atteindre. Au contraire, la sagesse, puisqu'elle est un désir, objet de la recherche inlassable du philosophe, peut s'acquérir. C'est très paradoxal, mais il suffit de désirer être sage pour le devenir effectivement. La philosophie est donc une activité pour Platon ; la recherche ne doit jamais prendre fin, c'est le seul moyen d'être sage. Par contre, elle n'est pas du tout une contemplation passive du monde ou de la vérité.
La philosophie doit permettre à l'homme de s'élever au-dessus de sa condition, de devenir en quelque sorte un homme divin, qui possède la sagesse en la recherchant. Sa quête n'est jamais terminée, et s'il l'arrêtait, il ne serait plus sage. Par conséquent, le philosophe, comme Platon le pose, est l'homme humble qui tente de se dépasser, en cherchant continuellement à améliorer ce qu'il est. http://adamantin.eurower.net/philosophie/ - 28 octobre 2008
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