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20/06/2012

Le désir. Partie 1 sur 3

ico_haut.pngLe désir est de nature ambiguë. Tour à tour, il est manque (Platon, Sartre), ou production (Hegel). Il est à la fois un creux au cœur de l’homme et une création authentique. Si le désir est un manque perpétuel car il n’est jamais totalement satisfait, il est aussi le mouvement par lequel on peut accroître les perfections de son être.
NB : Il convient de distinguer le désir , tension vers un objet que j’imagine source de satisfaction, de la volonté , mouvement par lequel j’organise rationnellement des moyens en vue d’une fin.
Il convient également de distinguer le désir du besoin , manque fondamentalement matériel, alors que le désir peut être de nature spirituelle.
Ainsi, Epicure (341-270 av. J.C.) [1] dans la lignée de la tradition grecque (Platon, Aristote) avait distingué 3 sortes de désirs, qu’il avait hiérarchisés :
- Les désirs nécessaires et naturels (manger, boire...)
- Les désirs non nécessaires mais naturels (savourer des mets exquis...)
- Les désirs non nécessaires et non naturels (le désir d’immortalité...)

1) Le désir comme manque et pauvreté : le mythe platonicien de la naissance d’Eros

C’est dans Le Banquet que Platon fonde sa théorie du désir, qui longtemps influencera notre conception occidentale. Le désir y est en effet présenté comme manque essentiel (c’est à dire que le désir est manque par essence), pénurie et pauvreté ; aux antipodes de la plénitude, il est au contraire incomplétude et détresse.
Dans Le Banquet, Platon développe un mythe afin de justifier sa position. Ce mythe est celui de la naissance d’Eros (l’Amour, qui est également l’incarnation du Désir), dont le père était Poros, l’Abondance, et la mère Pénia, la Pénurie. Héréditairement marqué, Eros oscille ainsi sans cesse entre la Pauvreté et la richesse. Il est un entre-deux, un mixte. Mais, bien souvent, il crie misère et est en détresse, éternel gueux que la misère ne lâche jamais.
« Etant le fils de Poros et de Pénia, l’Amour en a reçu certains caractères en partage. D’abord, il est toujours pauvre et, loin d’être délicat et beau comme on l’imagine généralement, il est dur, sec, sans souliers, sans domicile ; sans avoir jamais d’autre lit que la terre, sans couverture, il dort en plein air, près des portes et dans les rues ; il tient de sa mère, et l’indigence est son éternelle compagne. D’un autre côté, suivant le naturel de son père, il est toujours sur la piste de ce qui est beau et bon (...) »

Si Platon ne peut s’empêcher de lui reconnaître certaines vertus créatrices et de nombreux talents, le Désir demeure, chez Platon, fondamentalement manque d’Etre : ainsi,

"Il est brave, résolu, ardent, excellent chasseur, artisan de ruses toujours nouvelles, amateur de science, plein de ressources, passant sa vie à philosopher, habile sorcier, magicien et sophiste. Il n’est par nature ni immortel ni mortel" (sa mère étant mortelle et son père immortel) "Mais dans la même journée, tantôt il est florissant et plein de vie, tant qu’il est dans l’abondance, tantôt il meurt (...). Ce qu’il acquiert lui échappe sans cesse, de sorte qu’il n’est jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence". vox-populi.net - Octobre 2004

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