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31/03/2012

Jalouser quoi ? (rediffusion)

paix.gifL'unique chose positive à jalouser est sa liberté.

Louison-Antoine

30/03/2012

L'absurdité et la cigarette

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« L'absurdité est un plaisir fugace
comme une cigarette que l'on fume en riant
tout en sachant qu'elle est nocive. » Norman Mailer

29/03/2012

Tango avec Corto Maltese

22/03/2012

Toutes les routes mènent... (rediffusion)

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On dit que toutes les routes mènent ta reum.
Je me demande alors où toutes les routes conduisent ma mère...

Louison-Antoine

20/03/2012

Je vis comme je peux dans un pays malheureux, Albert Camus

Discours prononcé devant des réfugiés espagnols ayant fui le Franquisme.
Testament politique d'Albert Camus prononcé le 22 janvier 1958.

12/03/2012

Ballade nord-irlandaise. Renaud

J'ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Là où les arbres n'ont jamais donné
Que des grenades dégoupillées

Jusqu'à Derry ma bien aimée
Sur mon bateau j'ai navigué
J'ai dit aux hommes qui se battaient
Je viens planter un oranger

Buvons un verre, allons pêcher
Pas une guerre ne pourra durer
Lorsque la bière et l'amitié
Et la musique nous ferons chanter

Tuez vos dieux à tout jamais
Sous aucune croix l'amour ne se plaît
Ce sont les hommes pas les curés
Qui font pousser les orangers

Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté

09/03/2012

Les socialistes utopiques du XIXe siècle : Charles Fourier

220px-Hw-fourier.jpg1) Eléments biographiques

François-Marie-Charles Fourier est né à Besançon le 7 avril 1772 dans un milieu aisé. Il est le cousin de Joseph Fourier (auteur d'une théorie mathématique de la chaleur). Son père est marchand drapier (il décède en 1791). L'enfant entre au Collège de Besançon pour effectuer ses humanités quoique les sciences l'intéressent davantage. Il est ensuite apprenti chez différents commerçants de Lyon et de Rouen. Au printemps 1789 il entreprend un voyage de formation dans le Nord de l'Europe et se forme au négoce. Il visite les grandes villes et s'emploie dans les comptoirs de vente et institutions bancaires.
De retour en France, en 1791, Charles Fourier met en valeur l'héritage paternel en faisant le commerce des produits coloniaux. Il perd sa fortune (malencontreusement convertie en marchandises) en 1793 à Lyon, lors du siège de la ville par les troupes fidèles à la Convention (la ville s'est révoltée contre le Comité de Salut Public). Fourier est arrêté, placé en détention puis enrôlé de force dans les armées révolutionnaires. De retour en 1796 à la vie civile, il effectue un voyage à Paris et présente au Directoire un plan issu de ses observations pour réorganiser l'armée. On le renvoie poliment. De retour à Lyon, il spécule sur la vente des Biens nationaux.
Il observe la condition des ouvriers de la soie (les canuts) et réfléchit aux moyens de lutter contre la misère. Un projet de revue périodique est refusé en 1800 par le consulat. Dès 1803 une série d'articles critique le système économique dont les fondements sont selon lui le commerce et le mariage.
En 1808 il publie dans l'anonymat la Théorie des quatre mouvements et des destinées générales. L'année suivante il effectue un voyage en Suisse. Sa situation financière s'améliore en raison du décès de sa mère dont il hérite une rente viagère. Son cousin, préfet de l'Isère, Joseph Fourier, l'engage dans son administration en tant que chef de bureau du service des statistiques. La Restauration entraîne son licenciement et Fourier se retire dans une propriété familiale près de Bugey. En 1822, il publie le Traité de l'association domestique agricole et se décide à monter à Paris pour assurer la vente et la publicité de son ouvrage. Le livre est un succès. Fourier entame alors une correspondance avec Owen puis publie ses Aperçus sur les procédés industriels. Il se lance de nouveau dans le commerce mais se retrouve sans argent en mars 1825. Il quitte Paris et devient caissier dans une maison de commerce lyonnaise.
En mars 1829, est publié Le Nouveau monde industriel et sociétaire. Vivant désormais de sa plume, il attend le mécène qui financera le premier phalanstère. Il fréquente les milieux saint-simoniens. En 1832, ses disciples créent la revue Le Phalanstère où Fourier écrit de nombreux articles. Il critique en revanche la création du phalanstère de Condé-sur-Vesgre (Yvelines) qu'il considère comme une caricature de ses représentations. En 1835 il publie La fausse industrie. En 1836, son disciple Victor Considérant fonde la revue La Phalange. Fourier est malade et meurt le 10 octobre 1837. Il faudra attendre 1967, soit 130 ans après sa mort pour que paraisse Le nouveau monde amoureux. Fourier n'avait pas osé publier ce livre tant les analyses notamment sur l'harmonie sexuelle étaient hardies pour l'époque.

2) la pensée de Fourier

a) une philosophie du désir.
Charles Fourier fascina André Breton. On peut le lire comme l'envers positif de Sade (on trouve la même idée qu'il faut libérer le désir sauf que cela conduit à l'harmonie et non à la violence comme l'a cru Sade.) Cette pensée qui fait penser par certains de ses aspects à l'utopie soixante-huitarde a inspiré Marcuse.
Changer la société c'est d'abord rendre possible l'épanouissement de l'élan vital et des passions. La découverte de Fourier est celle de la science sociale dessinée à travers la loi de l'amour. L'analyse de la production n'est ici pas première. Ce qui est premier est la vision de l'harmonie universelle. Le monde à droit sens est miroir de l'accord divin. Il reflète la réalité et les lois mathématiques de l'univers. Fourier est panthéiste : l'homme, les choses, le ciel, les planètes et l'existence forment l'ordre de la nature où tout est vrai et bon. L'homme, l'univers et Dieu ne font qu'un. La chaîne cosmique permet d'étudier sous la même lumière l'ordre de la physique et l'ordre social. La découverte de Newton servira de principe d'interprétation au groupe humain : « L'attraction est le moteur de l'homme. Elle est l'agent que Dieu emploie pour mouvoir l'univers et l'homme. » L'attraction tend au luxe, à la formation des groupes et au mécanisme des passions.
Il faut partir de l'excellence de la passion. L'ordre de la morale se trouvera inversé qui raisonnait en termes de modération et de répression. Si « tout depuis les atomes jusqu'aux astres forme un tableau des passions humaines », il faut obéir aux vœux de la nature. La soumission à la loi, la contrainte de la pulsion amoureuse par l'interdit ne font que symboliser le monde à l'envers et son ignorance du pivot fondamental de l'existence, l'attraction passionnée. La passion ne s'inscrit pas chez Fourier dans une lecture immoraliste du réel et le cri « développer au lieu de réprimer » n'est pas celui de Calliclès dans le Gorgias de Platon. Fruit de l'harmonie, la passion est en elle-même parfaite. Seuls son essor et son actualisation peuvent appartenir au domaine de la corruption. Dans l'association future toute passion parviendra à une extériorisation facile et intégrée. Le règne du désir sera la voie morale naturelle et authentique.
Fourier distingue douze passions : cinq sensuelles (cinq sens), quatre affectueuses (amitié, ambition, amour et familisme c'est-à-dire passion familiale) et trois mécanisantes. Les passions mécanisantes sont :

La papillonne c'est-à-dire le besoin de variété périodique. Besoin d'alternance, elle est l'outil même du travail attrayant. Passion composée par excellence, elle harmonise les passions.
La composite, plaisir dualisé, réunit bonheur des sens et de l'âme.
La cabaliste est la manie d'intrigue, aux antipodes du « calme plat » et ennuyeux de l'éthique traditionnelle, morne soumission de l'élan du désir à l'impératif et à la loi.

La Morale répressive et l'essor harmonique sont deux chemins opposés : celui de la civilisation et celui de l'ordre divin.
Fourier pense que l'humanité est au cinquième stade de son histoire. Elle a connu successivement l'Eden, la Sauvagerie, le Patriarcat, la Barbarie (qui correspond au début du capitalisme). L'époque contemporaine est celle de la civilisation c'est-à-dire du capitalisme en plein essor. L'étape suivante sera celle de l'Harmonie ou Ordre sociétaire ou ordre combiné.

b) Critique de la civilisation
Fourier appréhende la civilisation à travers le pilier du commerce. Il est surtout sensible aux crimes de ce dernier. Il critique l'ambition et la frénésie de la concurrence.
Mais en même temps chaque période sociale est avancée vers la supérieure. La civilisation prépare donc l'entrée en régime sociétaire et harmonieux. Elle crée les éléments de l'existence libérée. Grande industrie, sciences et arts progressent. Il manque évidemment aux analyses de Fourier l'examen du Capital. Le système commercial lèse doublement la société en la privant de bras productifs et en engendrant les méfaits de la concurrence (opposée à l'harmonie). La défense de la concurrence aboutit au monopole. L'opposition concurrence-monopole est vaine. L'une engendre l'autre. Le commerce est donc le terrain où s'engendre le mal moral. Y pullulent vices, désordres, anarchie, incohérence. Quant à l'industrie, elle implique, elle aussi, un cercle vicieux. Fourier est aux antipodes de Saint-Simon et de sa confiance en l'essor de la technique et de la production. L'abondance industrielle voue le producteur à la pauvreté. Travailleurs et prolétaires ne profitent à aucun moment du fruit de leur labeur. L'excès de misère jaillit de la richesse. On assiste à l'envahissement par le pouvoir financier. Ce système s'oppose directement à ce que Fourier considère comme le moteur de toute activité humaine, la satisfaction du désir.
Le signe de cette décadence est l'avilissement des femmes. « En thèse générale, les progrès sociaux… s'opèrent en raison du progrès des femmes vers la liberté, et les décadences d'ordre social s'opèrent en raison du décroissement de la liberté des femmes. ». Fourier décrit ainsi la condition féminine : « peut-on voir une ombre de justice dans le sort qui leur est dévolu ? »
Le groupe familial est immoral. Le ménage isolé et permanent n'est rien d'autre que fils de Hasard et d'Ennui. A papillone et manie de variété, à composite (besoin des âmes et corps) s'oppose la pesanteur de la vie de ménage. Le mariage est égoïsme. « L'amour n'a donc en civilisation aucun essor libre puisqu'il n'a que celui de mariage »
Fourier critique aussi la souveraineté populaire : une formule vide, pure apparence d'un système autoritaire où l'argent gouverne, possède le pouvoir de coercition ultime. A ses yeux la Révolution française a échoué car elle s'est attaquée au problème social sans poser comme centrale la question des passions.
La formule de Fourier est « à chacun selon ses désirs »

c) Le monde harmonien.
Harmonie se fondera non point sur la dictée de la raison mais sur la passion divine et le culte d'Éros. Fourier prône une néo-religion érotique, un culte unifié par l'amour. Il faut une liberté composée convergente.

    Séries et groupes : toute la nature est soumise au régime de série. À l'atomisation civilisée s'oppose la série passionnelle : « Une série passionnelle est une ligue, une affiliation de diverses petites corporations ou groupes, dont chacun exerce quelque espèce d'une passion qui devient passion de genre pour la série toute entière » Fourier croit découvrir entre les passions des rapports analogues à ceux qui existent entre les termes des proportions mathématiques. La société parfaite est le produit d'un calcul mathématique et non de la lutte des classes. Il peut donc former des séries de groupes d'individus comme on forme des séries mathématiques, trouver un ordre des caractères et des goûts. Chacun doit avoir la possibilité d'avoir des activités qui répondent à ses goûts.
    Les phalanstères : elles consistent en l'association des 810 caractères différents des deux sexes (soit 1620) qui représentent l'âme humaine intégrale. Si chaque individu possède le fonds commun des douze passions primitives, la proportion et répartition sont singulières. Dans le phalanstère règnera la liberté attractive. Chaque série décidera du travail. Chacun pourra varier ses activités (30 au moins pour chaque individu) et pratiquera cinq ou six métiers par jour. Tous accèderont à la propriété puisque la phalange est association, possession collective. Il s'agit d'une association de production et de consommation fondée sur la copropriété et la cogestion. 7/8° de la population sont des cultivateurs et des artisans et le 1/8° restant correspond aux artistes et savants. La laideur urbaine ou villageoise cèdera place au Palais de la collectivité. Des rues-galeries permettront l'échange et une vie à la fois collective et particulière. Il imagine une architecture en forme d'étoile avec des galeries marchandes couvertes, des salles à manger, une bibliothèque, un temple, un lieu harmonieux et sans barrière où tous circulent en quête de travail attrayant et d'Éros. La polygamie est étendue à tous mais tout est réglé au préalable, jusqu'à la façon de s'habiller. Les phalanstères composent plusieurs phalanges, qui toutes réunies en une fédération mondiale donnent l'Harmonie
    L'éducation doit faire éclore vocations multiples et infinies. Elle sera une éducation collective. Les enfants seront élevés sans contrainte, sans distinction forcée de classe ou de sexe. Fourier anticipe sur Freud. Il s'attaque à l'éducation privée subordonnée à l'intériorisation des interdits à travers l'autorité paternelle. Il faut neutraliser l'influence des pères. La fonction paternelle doit se métamorphoser et l'exercice autoritaire s'évanouir. L'enfant sera libre et orienté par l'enthousiasme, la passion et l'attraction universelle.

Les hommes ne sont pas encore dignes d'atteindre ce nouveau monde amoureux. On ne peut espérer y accéder qu'à travers une persévérance dialectique. Pourtant dès maintenant l'individu pressent sa vocation à la liberté. Le penchant universel à la polygamie, la mathématique des passions nous indique ce que sera l'insurrection de Nature contre Loi. Nul désir ne sera entravé. Éros devient principe de fraternité, de réciprocité sociale. Polygamie et cumul d'amour réaliseront le rêve ancestral de l'union qui répondra au code divin de l'harmonie des sphères.
Le problème est de réaliser ce nouvel ordre. Fourier n'envisage pas un seul instant une révolte, une quelconque réaction des passions contre l'oppression. Mieux, il est clair que la répression politique est une absolue nécessité en civilisation car les passions opprimées ne peuvent produire en se libérant que du mal (c'est leur oppression qui en est la cause). Une libération de passions d'abord réprimées est destructrice et non productive. Une révolution populaire est donc impossible. Les révoltes du peuple sont irraisonnées. Ce n'est pas le peuple mais la nature contrariée qui s'exprime dans les révolutions. Elles sont la conséquence d'un état de tension permanent de l'homme avec lui-même. Mais alors il ne reste plus qu'une possibilité : s'en remettre à la volonté politique des puissants, des riches. La phalange devra son existence à quelque bonne volonté particulière, à un souverain ou un particulier opulent. Puis elle gagnera de proche en proche tout le globe, uni en une vaste fédération. Fourier, toute sa vie, cherchera auprès des puissants les moyens de lancer l'expérience inaugurale de l'Harmonie. Fourier n'est pas un penseur révolutionnaire. Son projet n'est pas fondé sur une revendication sociale.
Dans le détail, les vues de Fourier portent parfois à sourire. Il préconisa par exemple de confier les taches d'ébouage aux enfants qui adorent manipuler les immondices. Il croit aussi que la médecine doit prolonger la vie et qu'en harmonie les hommes vivront jusqu'à 144 ans (douze fois douze), l'ordre harmonien durera 35 000 ans et avec l'évolution un cinquième membre poussera sur les êtres humains qui les rendra aptes à résister à l'environnement. Fourier s'intéresse à la force motrice des baleines mais parle aussi de navigation aérienne, de transmission des nouvelles par réseaux astraux. Signalons que Jules Verne fut fouriériste.
André Breton écrivit une Ode à Charles Fourier dont voici quelques lignes :
« Indigence fourberie oppression carnage ce sont toujours les mêmes maux dont tu as marqué la civilisation au fer rouge.
Fourier on s'est moqué mais il faudra bien qu'on tâte un jour bon gré mal gré de ton remède »

Colette Kouadio - professeur de philosophie

06/03/2012

Ce qui ne tue pas...

On aime dire : "Ce qui ne te tue pas te rend plus fort."
J'ajoute : "Ce qui te tue te rend mort."

Louison-Antoine

04/03/2012

Louison Chimel (Louison Chimel) Echecs - Mots d'âme - Sans culotte (rediffusion)


A.Chimel - Les echecs - Les maux d'âme - Sans... par Chimel_Louison